C’est le dernier cri de ralliement de Donald Trump à ses partisans à la suite de ce qui semble être une défaite électorale face à Joe Biden, son challenger Démocrate: les élections Présidentielles américaines seraient entachées de fraudes massives.
Mais il existe maintenant d’autres moyens d’évaluer objectivement la performance des médias dans le contexte de cette élection. Les données des sondages à la sortie des urnes nous donnent déjà une radiographie de l’identité des électeurs et des raisons pour lesquelles ils ont favorisé Trump ou Biden. Ces données suggèrent qu’à l’approche du vote, les médias sont passés à côté de certaines tendances flagrantes, ce qui pourrait expliquer leur choc face à un résultat serré lors de la soirée électorale.
Quelles tendances se sont dégagées de ce vote et quelles étaient les questions qui importaient vraiment aux électeurs? Pierre Bourque, journaliste à Ottawa et rédacteur en chef de Bourque Newswatch, réagit au décalage entre la couverture médiatique souvent sensationnelle et la réalité du terrain:
Ce qui détermine le résultat d’un scrutin, «ce sont les gens au milieu qui vont décider, qu’ils penchent à gauche ou à droite. L’autre problème, c’est que de plus en plus, les sommes d’argent qui sont investies dans la publicité vont aux grandes entreprises de haute technologie –les Google, Twitter, Facebook– alors, pour les médias qui font le focus sur l’actualité, c’est très difficile.
Ils ont besoin d’avoir leur audience pour les gens qui leur achètent de la publicité, pour avoir ces moments sexy qui vont capter l’intérêt de la population et je pense que de plus en plus, on va voir ça. C’est la même chose avec les actualités lorsqu’il y a un grand ouragan, etc.
Bourque explique le rôle de l’argent dans les choix éditoriaux:
«Si ce n’est pas sexy, ils n’auront pas de fonds pour leur propre business. Ils n’auront pas de gens qui achèteront de la publicité. Même ici au Canada, le gouvernement du Canada est toujours contre les grandes entreprises de technologie en disant que c’est terrible pour les médias canadiens, mais le plus grand acheteur de publicité pour Facebook, Google, Twitter, c’est le gouvernement du Canada. Alors ils parlent d’un côté, mais agissent de l’autre.»