Un lionceau torturé, sauvé et guéri en Russie partira pour l’Afrique - vidéos

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En plein confinement, un vétérinaire russe est parvenu à sauver un lionceau mourant qui avait été torturé par des trafiquants d’animaux sauvages. Le félin s’est rétabli de ses blessures et attend désormais son départ pour l’Afrique, en compagnie d’un léopard sauvé par le même homme. Sputnik a échangé avec leur ange gardien.

Les bonnes nouvelles se font rares en ces temps de pandémie et de conflits. Mais il en existe, comme l’histoire de ce lionceau retrouvé mourant dans le Caucase qui a été sauvé et guéri par un vétérinaire habitant au-delà de l’Oural. L’animal retrouvera bientôt une nouvelle maison, en Afrique.

Karen Dallakian, vétérinaire et fondateur en 1998 d’une fondation de protection des animaux basée à Tcheliabinsk, ville située à la frontière entre l’Oural et la Sibérie orientale, dirige également depuis cinq ans un centre de réhabilitation pour animaux. En mars, en pleine épidémie de Covid-19, il est alerté par des collègues du Daghestan (Caucase russe) sur un lionceau de sept mois gravement malade qui a besoin d’un traitement d’urgence sans quoi il devra être euthanasié.

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Amoureux des félins, le vétérinaire confie à Sputnik que ce fut «l’un des cas les plus compliqués et les plus dangereux» de sa vie.

L’histoire rappelle en effet celle d’un polar. L’animal mourant est hébergé par un adolescent de 17 ans qui fugue de chez lui et refuse de s’adresser aux vétérinaires locaux de peur que la police ne s’immisce dans l’affaire. Karen Dallakian visionne une courte vidéo montrant le «patient» et décide d’agir.

Il étudie toutes solutions de transport disponibles à sa clinique et comprend que le seul moyen est de prendre l’avion. La compagnie aérienne Aeroflot assure la liaison nécessaire, mais n’accepte pas à bord les animaux sauvages!

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Une collaboratrice vivant à Moscou se rend alors au bureau d’Aeroflot pour régler l’affaire. Cependant, confinement oblige, la mission s’avère impossible. Des connaissances sont engagées dans cette opération de sauvetage, un membre de l’administration est contacté et accepte de la recevoir. «Au bout de trois heures de négociations, un vol reliant Makhatchkala à Tcheliabinsk via Moscou a été approuvé!», se réjouit M.Dallakian.

Nouveau nom, nouvelle vie

Une fois au Daghestan, le vétérinaire apprend l’adresse où se trouve le lionceau. Il contacte le maire de la petite ville et se rend sur place. À sa grande surprise, il se rend compte qu’il a affaire à une bande de trafiquants d’animaux sauvages qui veulent lui extorquer une somme rondelette pour le lionceau. Mais la présence de caméras de journalistes prévenus d’avance et d’une grande délégation venue les accompagner fait échouer leurs plans, raconte Karen Dallakian.

Le petit animal n’a même pas de nom. Il est connu sous le numéro 18. C’est là que M.Dallakian décide de le baptiser Simba. «Nouveau nom, nouvelle vie!», s’exclame le vétérinaire.

L’état du petit est affreux. Il souffre de nombreuses blessures qui regorgent d'asticots. Le félin reçoit l’assistance nécessaire. Il est lavé et soigné. «Quand nous lui avons donné de la viande, nous avons fondu en larmes: il n’aurait rien mangé depuis très longtemps.» Le petit ne peut pas bouger.

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Puis le lionceau est transporté à Tcheliabinsk, à nouveau via Moscou. Les services aéroportuaires aident au processus. Le jour de Pâques, l’animal fait ses premiers pas. À présent, c’est un jeune lion, beau et plein de forces.
L’été arrivé, la fondation commence à étudier les centres animaliers africains en vue d’y placer le jeune fauve. Elle porte son choix sur le Kilimanjaro Animal Crew, en Tanzanie. Même après son passage dans ce centre, il sera contrôlé par les vétérinaires de Tcheliabinsk.

«Il s’agit du premier projet conjoint de la sorte entre la Russie et la Tanzanie», souligne Karen Dallakian.

Le projet a nécessité «un tas de concertations et de documents», précise-t-il, et un important financement. Mais la Russian Copper Company a tout pris à sa charge.

Il aura un compagnon de voyage

Simba ne partira pas seul en Tanzanie: la femelle léopard Eva «adoptée» par Karen Dallakian l’année dernière, lorsque sa mère l’a rejetée à la naissance, l’accompagnera. À la différence de Simba, elle ne s’est pas habituée à la présence des hommes et a gardé ses habitudes sauvages. En Afrique, elle pourrait sans doute réintégrer la nature sauvage. Elle est en bonne santé et préfère manger des animaux vivants, raconte M.Dallakian dans la vidéo ci-dessus:

Des cages spéciales ont été confectionnées pour le prochain voyage prévu ce mois-ci. Les animaux ne seront pas endormis et voyageront dans des conditions confortables.

L’homme qui torturait le petit Simba a été arrêté et sera bientôt traduit en justice, conclut le vétérinaire.
 

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