La loi Sécurité globale ne vise pas à «interdire à des journalistes de filmer», selon Dupond-Moretti - vidéo

© AP Photo / Francois MoriÉric Dupond-Moretti
Éric Dupond-Moretti - Sputnik Afrique
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Alors que les journalistes craignent que la loi Sécurité globale, et surtout son article 24 sur la diffusion des visages des policiers, ne porte atteinte à la liberté de la presse, le ministre de la Justice réfute ces préoccupations en ajoutant que le texte sera encore examiné par l'Assemblée, le Sénat et le gouvernement.

Invité sur BFM Politique ce dimanche 22 novembre, Éric Dupond-Moretti a nié l’interdiction de filmer les policiers selon la proposition de loi Sécurité globale qui a déclenché une vague d’indignations chez les journalistes.

​​«Ma position est très claire: il n'est pas question d'interdire à des journalistes de filmer et d'informer, c'est trop important dans une démocratie», a déclaré le ministre de la Justice avant de poursuivre: «En revanche, bien sûr, la protection des policiers c'est aussi quelque chose qui me préoccupe.»

En avouant la difficulté de trouver un équilibre dans ce texte qui viendrait compléter la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, il n’exclut pas d’éventuelles modifications de l’article 24 qui interdit de filmer des membres des forces de l'ordre à des fins malveillantes:

«Nous sommes en première lecture, il y aura un examen de ce texte au Sénat, il y a aussi un garde des Sceaux qui est susceptible de dire un certain nombre de choses», dit-il, assurant que des discussions ont également lieu au sein du gouvernement: «Nous ne sommes pas figés sur nos positions.»

«Je ne veux pas que les crapules soient protégées par cette loi»

En outre, il dénonce qu’«un certain nombre d'individus qui disent la haine en ligne» sont actuellement jugés selon les modalités de la loi de 1881 faite pour les journalistes.

«Je ne veux pas que les crapules soient protégées par cette loi faite pour les journalistes [...] Ils seront jugés pour certains d'entre eux dans le cadre de la comparution immédiate» indique-t-il en assurant «qu'aucun journaliste ne sera jugé dans le cadre d'une comparution immédiate».

Une idée similaire déjà exprimée par Castaner

Dans la foulée du vote de l'article 24, Christophe Castaner a également déclaré à BFM TV ce vendredi 20 novembre qu’il ne s’agissait pas d'interdire de filmer les forces de l’ordre.

En affirmant que la loi n'empêchera pas le travail des journalistes, l’ex-ministre de l'Intérieur a déclaré qu’elle viserait ceux qui cherchent à «nuire» aux policiers.

Une loi qui fait polémique

La mesure controversée a été votée en première lecture par l’Assemblée nationale vendredi 20 novembre au soir.

L’article 24 a été adopté par 146 voix pour et 24 contre. Il prévoit un an de prison et 45.000 euros d'amende en cas de diffusion de «l'image du visage ou tout autre élément d'identification» d'un membre des forces de l’ordre avec le but «qu'il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique».

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