La Chine a-t-elle construit des bunkers dans l'Himalaya?

© Photo Pixabay / SimonL'Himalaya
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Quelques mois après un accrochage militaire entre l'Inde et la Chine dans l'Himalaya de nouvelles images satellites prises par une entreprise américaine semblent montrer que Pékin a construit des installations le long de cette frontière contestée avec l'Inde et le Bhoutan, rapporte CNN.

Selon l'opérateur satellite américain Maxar Technologies, les images, datées du 28 octobre 2020, montrent «qu'il y a clairement eu une activité de construction importante cette année tout au long de la région de la vallée de la rivière de Torsa», rapporte CNN mardi 24 novembre.

Dans un communiqué, Maxar a ajouté qu'il y avait également eu une construction de «nouveaux bunkers militaires de stockage» près de la région de Doklam, le plateau montagneux qui assure la jonction entre les territoires indiens, chinois et bhoutanais et qui a été le théâtre d'une  confrontation entre l'Inde et la Chine en 2017.  

Les clichés de Maxar Technologies montrent notamment un village nouvellement érigé côté bhoutanais ainsi qu'un dépôt d'approvisionnement côté chinois.

Le général Vetsop Namgyel, ambassadeur du Bhoutan en Inde, a aussitôt déclaré dans un communiqué qu'«il n'y a pas de village chinois à l'intérieur du Bhoutan».

Un démenti est également venu du côté chinois dont le ministère des Affaires étrangères a fait savoir que «les activités de construction normales de la Chine sur son propre territoire relèvent entièrement de la souveraineté de la Chine».

Doklam, une zone revendiquée par la Chine et le Bhoutan

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La région de Doklam, une fine bande de terre bordant les trois pays, est revendiquée à la fois par la Chine et le Bhoutan. Elle revêt également une importance stratégique pour l'Inde car elle se situe à proximité du corridor de Siliguri, une artère vitale entre New Delhi et les huit États du nord-est du pays.

«Le corridor de Siliguri est un territoire stratégiquement important et très sensible, car il reste le seul pont entre les huit États du nord-est de l'Inde et le reste du pays», a signalé l'analyste Syed Fazl-e-Haider dans un article publié par le groupe de réflexion australien The Lowy Institute.

«Par une avance de seulement 130 kilomètres, l'armée chinoise pourrait couper le Bhoutan, l'ouest du Bengale et les États du nord-est de l'Inde. Environ 50 millions de personnes dans le nord-est de l'Inde seraient séparées du pays.» 

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Il ne s'agit pas de la première dispute frontalière entre ces trois acteurs. En 2017, l'Inde et la Chine avaient évité de justesse un affrontement armé grâce aux diplomates qui avaient réussi à trouver un consensus.

Le principal point de friction entre les deux voisins est leur frontière disputée qui s’étend sur 4.057 kilomètres au cœur de la région de l’Himalaya. Les litiges frontaliers ont été à l’origine de la guerre que les deux géants d’Asie se sont livrée en automne 1962, débouchant sur une cuisante défaite pour l’Inde.

Un autre conflit y a eu lieu plus tôt cette année. Ayant fait une vingtaine de morts, il est le pire survenu depuis les années 60.

Alors que les deux pays ont finalement accepté le principe d'une désescalade, les images satellites de Maxar Technologies semblent montrer que la Chine continue de consolider ses positions.

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