Ces marques qui refusent le Black Friday: vendredi noir, oui, mais de la surconsommation

© AP Photo / Thibault CamusBlack Friday (image d'illustration)
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Alors que le coup d’envoi du «Vendredi noir» a été lancé partout en France, certaines entreprises refusent cette opération commerciale. La raison? Ne pas pousser les Français à la surconsommation. Une décision qui ne plaît guère à Bruno Le Maire, ministre de l’Économie.

La journée des grandes promotions a démarré, mais pas pour tout le monde. Ce 4 décembre, le «Black Friday», ou «Vendredi noir», devrait attirer comme chaque année de nombreux Français sur Internet ou en boutique.

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Selon un sondage réalisé entre le 3 et le 10 novembre par Diffusis France pour Channable, 72% des Français disent vouloir profiter de cette période de remises. 34% des sondés prévoient de dépenser entre 150 et 300 euros et 22% y consacreront au maximum 150 euros. Mais si cette vaste opération commerciale semble plaire aux consommateurs, certaines marques dénoncent cette pratique importée des États-Unis en 2013. Des collectifs comme Make green Friday again, qui réunit plus de 1.100 marques, ou encore, Green Friday, veulent proposer des alternatives écologiques et responsables à ce dispositif.

«Consommation kamikaze»

Et pour cause: «chaque année, l’industrie textile jette quatre millions de tonnes de vêtements et en vend cinq millions en Europe. Quand on sait que la production d’un seul jean peut représenter jusqu’à 11.000 litres d’eau, ces chiffres donnent le tournis!», déplore le collectif Green Friday.

Certaines enseignes privilégient donc des projets écologiques. Comme 1083, spécialisé dans le jeans «Made in France», qui investira 10% de ses ventes Internet et magasin pour financer «Moncoton». Un projet d’économie circulaire permettant de recycler le coton d’anciens vêtements, développé par 1083 et Le slip français. D’autres font le choix de reverser un pourcentage de leur chiffre d’affaires à des associations caritatives. C’est le cas d’Anja, marque de maillot de bain, qui donnera 15% des ventes du jour au Secours populaire.

Un engagement qui serait motivé par une volonté de ne pas «encourager la surconsommation», d’après Make green Friday again, qui avance également que «le vrai coût de cette journée est social et environnemental

«Elle rend précaires les emplois en ne rémunérant pas les fabricants, les marques et les magasins. Elle contribue d’autre part au dérèglement climatique en encourageant la surproduction», écrivent-ils dans un communiqué.

Ces derniers invitent donc les consommateurs à «trier nos placards pour revendre ou recycler ce qui ne nous intéresse plus», à «faire le point sur ce dont nous avons vraiment besoin» et enfin à «acheter s’ils le souhaitent, mais raisonnablement et au prix juste.» Des injonctions qui ne plaisent pas à Bruno Le Maire, ministre de l’Économie.

Ne pas donner mauvaise conscience aux Français

Sur BMFTV, celui-ci a pointé «cette façon de donner mauvaise conscience aux gens en disant “n’achetez pas ceci, n’achetez pas cela”. Je pense que l’immense majorité des Français font des achats responsables.» Il argue également du fait que ces prix cassés redonnaient un peu de pouvoir d’achat aux consommateurs:

«On est bien content de payer un peu moins cher quand vous devez changer votre lave-linge ou votre lave-vaisselle, ce n’est pas l’achat le plus amusant du monde et on est content d’avoir -20, -30, -40% sur cet achat. Certains n’ont pas les moyens de faire autrement et on est tous bien contents de dépenser un peu moins d’argent pour des biens de consommation qui sont nécessaires.»

Malgré cette quête de prix bas liée, en partie, au contexte économique compliqué, la volonté des Français de devenir des «consomm’acteurs» reste forte. En 2019, ils étaient près de 90% à vouloir vivre dans une société où la consommation prendrait moins de place, d’après le baromètre GreenFlex-Ademe.

Signe de cette évolution: le marché mondial de la «seconde main» se développe rapidement. Il devrait connaître une croissance annuelle de 15 à 20% sur les cinq prochaines années, selon une étude du Boston Consulting Group. En France, le succès d’une application de revente comme Vinted ou du site Le Bon coin témoignent de ce changement progressif des habitudes en matière d’achat.

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