Macron évoque les «contrôles au faciès», la police lance une grève du zèle

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Les policiers de nombreuses villes de France ont lancé une grève du zèle pour protester contre les propos d’Emmanuel Macron sur les contrôles au faciès et les discriminations, relatent les médias.

Une grève du zèle de la police a débuté ce samedi 5 décembre à Bordeaux, sur la Côte-d’Azur et dans d’autres villes et régions de France à l’initiative des syndicats de police Alliance et Unité-SGP, suite à la diffusion de l’interview d’Emmanuel Macron accordée au média en ligne Brut, annoncent les médias.

«Depuis minuit, nous sommes en code 562, ce qui veut dire que les agents ne sortent des commissariats que pour répondre à un appel d’urgence ou aller acheter un pain au chocolat», a indiqué le secrétaire départemental du syndicat Unité-SGP Police, Laurent Martin de Fremont, dont les propos ont été repris par CNews.

Les policiers sont en colère après que M.Macron a annoncé la création d'une plateforme de signalement des discriminations et reconnu l'existence de contrôles au faciès.

«Les propos du Président sont faux et blessants»

«On ne va plus prendre d’initiative. Mais nous ne ferons plus de contrôle d'identité. Les policiers se mettent en danger tout le temps et ils sont lâchés par le Président de la République», a déclaré Éric Marrocq, secrétaire régional du syndicat Alliance, cité par France 3.

​Au cours de l’interview, Emmanuel Macron a déclaré qu’«aujourd'hui, quand on a une couleur de peau qui n'est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé. On est identifié comme un facteur de problème et c'est insoutenable».

Le syndicat Alliance a aussitôt publié une vidéo «La police n’est pas raciste» sur les réseaux sociaux.

​«Les propos du Président sont faux et blessants. Ils laissent croire que tous les policiers sont racistes, estime Karine Jouglas, la secrétaire départementale d’Alliance, citée par CNews.

L’État devrait changer sa politique, selon les policiers indignés

Selon Laurent Martin de Fremont, c’est l’État qui a créé la situation actuelle en mettant les personnes issues de l’immigration dans les mêmes quartiers où ils souffrent de la pauvreté.

«Il est évident que lorsque nous intervenons dans certains secteurs comme Les Liserons à Nice, La Blaquière à Grasse ou La Frayère à Cannes, la possibilité de contrôler des personnes d’origine étrangère est plus grande. Mais tout ça, c’est à cause de la politique menée par l’État depuis 40 ans. Ce n’est pas de notre faute», argumente-t-il.

La police au centre de l’attention

Ces derniers temps, la police est sous le feu des critiques après plusieurs affaires de violences policières.

L’évacuation brutale d’un camp de migrants place de la République à Paris le 23 novembre et le passage à tabac du producteur de musique Michel Zecler le 21 novembre ont suscité l’indignation et électrisé le débat. Les vidéos de ces deux affaires ont été visionnées des millions de fois sur les réseaux sociaux.

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