«Ma crainte, c'est la guerre civile», confie le général de Villiers

© AFP 2023 STEPHANE DE SAKUTIN Le général Pierre de Villiers
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Alors que la gestion de la crise sanitaire en France «manque de bon sens», la situation sociale s’avère «très instable» et risque de basculer «s’il y a une étincelle», a déclaré Pierre de Villiers, ex-chef d’état-major des armées, au Parisien. Il estime toutefois que la France peut rebondir en sortant de «cette dépression collective».

Après la sortie de son troisième livre, Pierre de Villiers, ancien chef d’état-major des armées, a été interrogé par Le Parisien sur la gestion de la pandémie en France, ainsi que sur sa vision des mesures nécessaires pour surmonter la crise sociale.

La France «peut basculer s'il y a une étincelle»

D’un point de vue global, la situation sociale lui semble être «très instable», alors que le climat «était déjà très dégradé avant la pandémie», avec six crises «sanitaire, sécuritaire, économique, financière, géostratégique et politique» qui se superposent.

C’est la raison pour laquelle le général de Villiers suppose qu’il y a un risque de changements drastiques: «Cela peut basculer lentement ou très rapidement s'il y a une étincelle comme en 1789 ou en 1914. La France est une vieille démocratie, un pays mûr, mais elle a historiquement du mal à se réformer».

«Ma crainte, c'est la guerre civile. Quand on décapite un prof devant un collège ou qu'on assassine trois personnes venues prier dans une église…»

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Il s’est dit inquiet à propos de ce risque. Cependant, la France «peut s’en tirer, à condition de sortir de cette dépression collective».

Manque de bon sens

En revenant sur les démarches gouvernementales visant à gérer la crise sanitaire, il a estimé que «le bon sens, c'est ce qui manque globalement dans notre société dite du progrès». Selon lui, le bon sens implique différents scénarios de sortie de crise. «La stratégie amène la confiance. Et la confiance, c’est le carburant de l’autorité», indique le général de Villers. Avant d'ajouter: 

«Tout devient tellement chaotique que les gens ressentent ce besoin, réclament de l'autorité». 

Sur fond d’annonce de la future campagne de vaccination contre le Covid-19 prévue dès janvier 2021, il affirme que «la vaccination sera un succès si les gens ont confiance».

Suicides pendant le confinement

Pierre de Villiers a également exprimé ses craintes à propos  d’une éventuelle recrudescence du nombre de suicides liés au confinement, ainsi que de celui des dépressions.

«Dans les Ehpad, beaucoup de nos anciens décèdent parce que le moral lâche prise», a-t-il déploré. En plus des personnes âgées, le militaire a évoqué l’importance du suivi psychologique du personnel dans certaines entreprises, étant données «des dépressions liées à la solitude et des chocs post-traumatiques pour ceux qui auront côtoyé la mort, celle d'un proche ou pour eux-mêmes».

Quant au remaniement du gouvernement qui a eu lieu en pleine crise sanitaire, le général de Villers a considéré qu’une telle démarche aurait dû être guidée par une stratégie, tout en citant «un vieux principe militaire»: «On ne change pas de stratégie face à l’ennemi en cours d’action». Et de conclure: «L’autorité des dirigeants et la confiance en eux diminuent depuis longtemps».

Attente d’actions concrètes

Alors qu’une demande croissante d’autorité a été évoquée dans son livre «Réparer la France», récemment paru, l’ancien chef d’état-major explique au quotidien que ses compatriotes attendent des actions concrètes de la part de l’État qui étudie le projet de loi sur les séparatismes:

«S'il faut pour cela modifier la loi, dont acte, c'est un débat de juristes, mais ce n'est pas ce qui intéresse la population. Enfermer les délinquants qui menacent les citoyens et dégradent la vie de leur quartier, fermer les endroits qui n'ont pas à être ouverts si l'on y propage la haine de la France. J'ajoute que les Français ne comprennent pas qu'on leur interdise de sortir sans attestation dûment signée… mais qu'on ne puisse pas expulser un imam qui crache sur la France!».

Selon lui, il s’agit d’«une guerre contre l'islam radical, et il faut la mener avec toutes les armes».

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