Journaliste blessé par une grenade GM2L: «elle a explosé entre mes jambes» - vidéo

© REUTERS / Gonzalo FuentesLa police en action lors de l'évacuation de la place de la République
La police en action lors de l'évacuation de la place de la République - Sputnik Afrique
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Lors de la dernière manifestation contre la loi Sécurité globale à Paris, où des incidents violents ont éclaté, le reporter Amar Taoualit, qui couvrait la mobilisation, a été touché au tibia par ce qui s’apparenterait à une grenade lacrymogène et assourdissante de type GM2L. Il revient pour Spuntik sur cet évènement pour le moins traumatisant.
«Comme un choc, c’est comme si quelque chose était entré dans mon tibia droit et puis est sorti.»

Amar Taoualit, reporter d’images indépendant, est encore sous le choc du projectile reçu lors de la manifestation contre le projet de loi dit «Sécurité globale» à Paris.

Durant ce rassemblement, qui a réuni, samedi 5 décembre, 5.000 personnes à Paris, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, de nombreuses dégradations telles que des actes de vandalisme et des incendies de voitures ont été rapportées.

​Cette nouvelle mobilisation a également été émaillée d’affrontements entre forces de l’ordre et black blocs. Des violences qui ont fait des blessés, 48 policiers et gendarmes, ainsi que plusieurs journalistes. En outre, 95 personnes ont été interpellées.

La place de la République sous tension

Le reporter explique s’être rendu place de la République vers 18h00, après avoir reçu un appel d’un de ses confrères lui racontant que des affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants étaient en cours.

​Une fois arrivé, il voit «des manifestants qui essayaient de retirer les barricades anti-émeute de la police. [Il] sor[t] [sa] caméra et [...] commence à filmer».

«C’était très tendu […] Il y avait des jets de grenades GM2L», détaille Amar Taoualit.

Après 45 minutes d’affrontement, la tension redescend finalement, se remémore Amar Taoualit. Il s’éloigne alors à environ une «cinquantaine de mètres» de la scène afin de visionner les images qu’il a saisies. C’est à ce moment que plusieurs projectiles pleuvent à proximité.

​Selon le journaliste, c’étaient des grenades assourdissantes et lacrymogènes de type GM2L.

«D’un coup, je reçois une grenade entre mes jambes puis deux grenades à côté. J’en suis sûr que c’était ça car j’en ai déjà vu auparavant, dix, lancées par les forces de l’ordre pour disperser les manifestants. Elle a explosé entre mes jambes, donc ça m’a fait hyper mal mais je pensais que c’était une blessure qui n’était pas grave», souligne-t-il.

Après ce choc, il décide de courir vers les «street medics» pour être soigné. À la vue de la gravité de la lésion à la jambe, avec l'os du tibia apparent, ils décident de passer le relais aux pompiers qui ont conduit par la suite le jeune homme à l’hôpital Saint-Antoine (12e arrondissement de Paris). Là-bas, le médecin lui indique que «c’était impossible de faire des points de suture», car la «blessure était profonde».

Cet épisode pourrait-il le dissuader de couvrir de nouvelles manifestations? Rien n’est moins sûr. Si Amar Toualit concède que ces grenades sont «dangereuses», cela ne lui «fait pas peur».

«Je vais continuer à filmer, je ne vais pas m’arrêter, mais je vais faire gaffe», conclut Amar.
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