«J'vais la mettre dans ton c**!»: un fromager du 93 accroche les unes de Charlie Hebdo et se voit menacé

© Sputnik . Oxana BobrovitchUne fresque en hommage aux victimes de l'attentat de Charlie Hebdo
Une fresque en hommage aux victimes de l'attentat de Charlie Hebdo - Sputnik Afrique
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Afin d’exprimer sa solidarité avec les victimes durant le procès des attentats de janvier 2015, un fromager du centre-ville de Saint-Denis a accroché dans son magasin des unes de Charlie Hebdo. Il a reçu «beaucoup de messages d’encouragements» mais aussi des menaces, a-t-il fait savoir au Point.

Éric Legros, fromager dans le centre-ville de Saint-Denis (93), a été menacé après avoir accroché dans son magasin les unes de Charlie Hebdo pour soutenir les victimes, durant le procès des attentats de janvier 2015.

«Je dois dire que j'ai eu beaucoup de messages d'encouragements de la part d'une partie de mes clients ou de passants devant la vitrine, acquiesçant avec le pouce ou en me disant bravo», a-t-il d’abord raconté au Point dans un entretien soulignant que son «initiative a suscité pas mal de réactions, de débats dans la fromagerie».

Il cite ainsi «ce professeur d'université» qui «soutenait qu'il ne se sentait pas Charlie». D’après le fromager, l’enseignant estimait que «s’en prendre à la religion musulmane, c'est stigmatiser une minorité de musulmans vivant en France».

«J'vais la mettre dans ton c**!»

M.Legros se souvient d’une autre réaction hostile. «Mardi 8 septembre vers 18h45, tandis que je discutais avec un ami dans la fromagerie, je sens que quelqu'un à l'extérieur est en train de me fixer du regard.» Effectivement, dès qu’il a tourné la tête, il a vu «cet homme me regarder et tandis que je lui dis bonjour, comme à l’accoutumée, il se met aussitôt en colère en m'injuriant tout en se rapprochant rapidement de la porte d'entrée du magasin».

Alors que l’individu a ouvert la porte tout en «menaçant» le fromager, il a vu qu'un autre homme a tenté de l’empêcher d'entrer dans la boutique en le maintenant par le bras et en lui demandant de se calmer.

«Je reste calme tout en me demandant ce qu'il pouvait bien lui arriver et malgré mes demandes bienveillantes, il continuait de me menacer et de s'énerver jusqu'au moment où il se dégage de son collègue et entre franchement dans la fromagerie pour déchirer la une de Charlie Hebdo hurlant en montrant son poing fermé vers moi: "J'vais la mettre dans ton c**!"».
 
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