«À ce rythme, nous y serons encore dans 5.000 ans»: l’ancien DGS William Dab commente la vaccination en France

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William Dab, épidémiologiste et ancien directeur général de la Santé, juge «incompréhensible» le retard de l’Hexagone concernant la vaccination contre le Covid-19. Selon lui, avec 300 Français vaccinés par semaine «nous y serons encore dans 5.000 ans».

Dans un entretien accordé au Parisien le professeur William Dab, épidémiologiste et ancien directeur général de la Santé, s’est exprimé sur la «lenteur injustifiée» en matière de vaccination, disant ne pas comprendre la logique des décisions prises par les autorités.

Selon lui, le fait que le Président ait évoqué dans ses vœux l’intention d’accélérer la vaccination tend à montrer qu’il reconnaît que «quelque chose clochait».

«Or c'est simple, soit nos autorités croient en ce vaccin et il faut y aller, soit elles n'y croient pas, et il faut le dire! L'hésitation du gouvernement ne peut qu'alimenter celle de la population. […] Au lieu de favoriser un élan vaccinal, on risque de le freiner. Une fois de plus, des décisions sont prises sans qu'on en comprenne la logique», avance-t-il.

Les derniers du palmarès européen

En résultat, quelques centaines de Français ont été vaccinés depuis le début de la campagne, tandis que «la Grande-Bretagne, l’Italie, même la Lituanie font mieux».

«Nous sommes bons derniers du palmarès européen

M.Dab n’y voit que deux raisons:

«Soit les autorités y vont lentement en espérant que la confiance remonte, et je ne crois pas que ce soit la bonne stratégie. Soit ils ont des problèmes logistiques, de congélateurs, de chaîne du froid et ne sont pas totalement prêts.»

«Nous y serons encore dans 5.000 ans!»

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La situation n’est pas liée aux problèmes de doses disponibles car les livraisons en Europe sont faites au prorata de la population et la France n’est pas défavorisée. La question se pose de savoir si elle est en mesure de les délivrer.

«On ne va pas continuer à vacciner 300 Français par semaine. Ou alors, nous y serons encore dans 5.000 ans!», martèle le professeur Dab.

Il a précisé que les effets du vaccin ne seraient vus qu’au printemps.

«Plus on va immuniser de gens, plus les vagues successives du virus s'affaibliront et deviendront contrôlables, pour éviter un troisième confinement», détaille-t-il en ajoutant que le vaccin n’est pas «une baguette magique» et «ne remplace pas le tester-tracer-isoler… et accompagner».

«L’accélération déjà engagée»

Interrogé le même jour sur les lenteurs de la vaccination, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a affirmé au Parisien que l’accélération avait déjà été engagée.

«L'accélération demandée par le Président est déjà engagée: nous renforçons les moyens pour faire arriver les vaccins aux Ehpad. Dès ce week-end, nous commençons à vacciner des soignants de plus de 50 ans, ce qui était prévu initialement pour février», a-t-il révélé.
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