Extradition d’Assange refusée: «il y a une incertitude sur les tortures qu’il pourrait subir» aux États-Unis

© REUTERS / HENRY NICHOLLSDes manifestants réclamant la libération de Julian Assange devant le tribunal d'instance de Westminster, le 6 janvier
Des manifestants réclamant la libération de Julian Assange devant le tribunal d'instance de Westminster, le 6 janvier - Sputnik Afrique
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Une juge britannique a rejeté la demande de Washington de lui remettre Julian Assange pour y répondre d’accusations d’espionnage. Que va-t-il maintenant advenir du fondateur de WikiLeaks? Analyse de maître Noémie Saidi-Cottier, avocate et experte en droits de l’Homme, au micro de Rachel Marsden.

Une bonne décision pour de mauvaises raisons?

La justice britannique a refusé d’extrader Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, vers les États-Unis. Quel est le prochain obstacle pour lui et pour son redoutable adversaire, le gouvernement américain, qui impose son droit partout dans le monde?

L’État américain accuse Assange d’espionnage pour avoir collaboré avec une analyste militaire américaine, Chelsea Manning, afin de divulguer des documents secrets liés à des actes répréhensibles de la part des États-Unis en temps de guerre, tandis qu’Assange soutient qu’il agissait à titre purement journalistique.

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Pourtant, la juge britannique Vanessa Baraitser ne s’est prononcée contre son extradition vers les États-Unis que pour des raisons de santé. Elle a estimé que les conditions de détention dans une prison de très haute sécurité de type «supermax» aux États-Unis pourraient vraisemblablement conduire à son suicide.

Maintenant, Assange tente de recouvrer sa liberté au Royaume-Uni tandis que les États-Unis ont fait appel. Quelle est la prochaine étape de cette saga? Maître Noémie Saidi-Cottier, secrétaire générale de l’Alliance des Avocats pour les Droits de l’Homme (AADH), experte auprès du comité pénal du Conseil européen des barreaux (CCBE), revient sur la décision de la justice britannique:

«Il y a de toute façon aux États-Unis une certaine forme d’opacité sur ce qui peut se passer. On a vu ce qu’il s’est passé pour Chelsea Manning. Il y a des tortures. Il y a des centres pénitentiaires comme Guantanamo qui ont pu démontrer ce qu’il pouvait se passer dans le pire des cas aux États-Unis et qui ont été dénoncés par Julian Assange.
Donc, dans la mesure où les États-Unis veulent "se payer" Assange, je crois que ça pourrait être pire aux États-Unis puisqu’il y a une incertitude sur ce qu’il pourrait lui arriver, les tortures qu’il pourrait subir.»

Si l’experte auprès du CCBE est soulagée pour Julian Assange, elle n’est toutefois pas satisfaite de la décision de justice britannique:

«Ma première réaction, ça a été l’étonnement. Après, je la trouve mal fondée juridiquement. J’aurais préféré que la décision soit tranchée en faveur de Julian Assange, parce que j’estime que ces poursuites ne sont pas dignes, qu’il était victime de choses inacceptables.»
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