Immense émotion dans le monde politique après la disparition de Marielle de Sarnez

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L'annonce du décès mercredi de l'ancienne ministre Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou pendant des décennies, a aussitôt suscité une pluie d'hommages de ses pairs, tous bords confondus, qui ont salué une femme politique «courageuse» et «respectueuse».

«Artisane inlassable du centre, combattante passionnée de l'Europe, Marielle de Sarnez nous a quittés ce soir. La France perd une responsable politique de grand talent. Nous perdons une amie», lui a rendu hommage Emmanuel Macron.

La députée centriste, présidente de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée, est décédée mercredi à l'âge de 69 ans, à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Elle souffrait d'une leucémie.

«Voici le jour en trop. Marielle, si talentueuse et si courageuse, Marielle de Sarnez vient de partir. Notre chagrin est immense», a salué sur Twitter M.Bayrou, le patron du MoDem, qui a annoncé, très ému, le décès de son bras droit à l'AFP.

Minute de silence à l'Assemblée nationale

Une minute de silence a été respectée à l'Assemblée nationale où avait lieu un débat sur le déploiement des Maisons France Services. «L'Assemblée nationale perd une de ses membres éminentes, la diplomatie parlementaire une grande représentante», a réagi son président, Richard Ferrand, exprimant son «immense tristesse».

«C'est de la loyauté à ses engagements que Marielle de Sarnez puisait sa force pour moderniser notre démocratie et défendre une certaine idée de l'Europe. Ses combats resteront plus que jamais aussi les nôtres», a souligné le Premier ministre, Jean Castex, rejoint dans l'hommage par de nombreux ministres mais aussi par des opposants politiques.

Hommages

À l'annonce de sa mort, de nombreuses personnalités politiques de tous bords lui ont rendu hommage, notamment les membres du gouvernement: «Femme de tête et femme de cœur, militante de la construction européenne, Marielle de Sarnez vient de partir et elle nous manque déjà», a fait valoir le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, alors que son successeur au portefeuille des Affaires européennes, Clément Beaune, a salué «une engagée de l'Europe, une femme d'immense courage».

Mais ce sont aussi les adversaires politiques de Marielle de Sarnez qui ont salué sa mémoire: «Grande tristesse: Marielle de Sarnez nous est retirée. Honneur à une adversaire exemplaire de loyauté, de respect des autres et de créativité. Le service du pays perd une utile influence discrète», a réagi le leader LFI Jean-Luc Mélenchon, tandis que le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a rappelé que Mme de Sarnez «avait à l'Assemblée nationale le respect de tous».

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a elle aussi reconnu «un choc pour tous». «Au-delà de nos divergences politiques, elle était une présidente de commission investie, respectueuse et attentive à tous les députés», a-t-elle estimé.

Celle qui avait entamé sa vie militante en 1974 pour soutenir la candidature de Valéry Giscard d'Estaing en 1974 a également reçu les hommages de Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre: «Marielle de Sarnez était notre sœur en giscardisme. D'une vive intelligence, elle était une femme de convictions, à l'aise dans la complexité politique. Son caractère affirmé n'affaiblissait en rien une générosité chaleureuse. Marielle avait l'amitié heureuse. Profonde peine.»

Sa carrière politique

Née à Paris dans le VIIIe arrondissement, Marielle de Sarnez y avait mené une grande partie de sa carrière. Présidente de la fédération UDF de Paris en 2006 puis du MoDem Paris en 2008, elle a été élue conseillère de Paris en 2001 dans le XIVe arrondissement sur une liste d'union RPR-UDF.

Cette Européenne convaincue avait ensuite été élue députée européen en 2009.

Sa nomination en mai 2017 dans le premier gouvernement d'Édouard Philippe comme ministre des Affaires européennes aurait dû être le couronnement de sa carrière. Mais elle ne restera en poste qu'un mois et quatre jours.

L'ouverture en juin suivant d'une enquête préliminaire du parquet dans l'affaire des emplois présumés fictifs des assistants des députés européens du parti centriste la conduit à démissionner, tout comme François Bayrou, éphémère ministre de la Justice.

Investie dans la foulée aux législatives par LREM, elle avait été élue députée de Paris (11e circonscription) et avait pris la présidence de la prestigieuse commission des Affaires étrangères de l'Assemblée.

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