L’Académie de médecine alerte sur les risques issus de la décision de l’État sur le rappel du vaccin

© AFP 2023 PASCAL POCHARD-CASABIANCAUne infirmière prépare une seringue avec une dose du vaccin de Pfizer-BioNTech à Ajaccio
Une infirmière prépare une seringue avec une dose du vaccin de Pfizer-BioNTech à Ajaccio - Sputnik Afrique
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Afin de vacciner davantage de personnes avec les doses disponibles, le gouvernement a choisi de différer la deuxième injection. Mais l’Académie nationale de médecine recommande toutefois de «se conformer autant que possible au schéma vaccinal prescrit par le fabricant» et évoque les risques de cette mesure.

Lundi 11 janvier, l’Académie nationale de médecine a publié un communiqué concernant l’élargissement du délai entre les deux injections du vaccin contre le Covid-19. Elle recommande de ne différer l’injection «que si les circonstances l’exigent», par exemple si les doses viennent à manquer, et de «se conformer autant que possible au schéma vaccinal prescrit par le fabricant», allant de fait à contre-courant de la mesure adoptée par le gouvernement quelques jours plus tôt.

Si l’instance reconnaît que «l’administration tardive d’une injection de rappel ne compromet pas» l’efficacité du vaccin, elle alerte sur le fait que «la persistance d’un taux d’immunité faible, voire insuffisant, pendant les semaines supplémentaires précédant la seconde injection doit être prise en considération».

L’Académie souligne l’apparition d’«anticorps facilitants», lesquels rendent l’organisme plus fragile face au virus au lieu de le protéger, lorsque la seconde injection est trop retardée. Un retardement généralisé de la seconde injection annulerait ainsi une partie des bénéfices de la vaccination.

«Au plan collectif, l’obtention d’une couverture vaccinale élargie, mais fragilisée par un faible niveau d’immunité, constituera un terrain favorable pour sélectionner l’émergence d’un ou de plusieurs variants échappant à l’immunité induite par la vaccination», avertit-elle.

Six semaines au lieu de trois

Jeudi 7 janvier, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé que la deuxième dose du vaccin Pfizer-BioNTech pourrait être injectée «jusqu’à six semaines au lieu de trois». Une décision validée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), se déclarant favorable à un élargissement du délai jusqu’à 42 jours.

Cependant, le laboratoire américain «ne garantit pas un taux d’efficacité aussi élevé si la seconde injection est différée au-delà» de 21 jours, rappelle l’Académie nationale de médecine, laquelle invite à ne jamais retarder cette période de plus de trois semaines.

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