Une Parisienne se trouve sous le coup d’une procédure d’expulsion après que son propre bien a été squatté

© Photo Pixabay / Rebecca HolmUne porte
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Une propriétaire d’un bien squatté fait l’objet d’une procédure d’expulsion dans l’appartement où elle est locataire, relate La Croix. Privée de son revenu locatif censé l’aider à payer son propre loyer, elle croule désormais sous les dettes et n’arrive pas à faire expulser la squatteuse qui s’est installée dans son studio.

L’achat d’un studio parisien et sa mise en location devait l’aider à payer son propre loyer, mais une squatteuse en a décidé autrement. Emmanuelle Iches, blogueuse culinaire, est menacée d’expulsion dans l’appartement où elle vit en colocation. Elle raconte auprès de La Croix comment elle s’est retrouvée dans cette situation.

«Il y a environ trois ans, j’ai acheté un studio dans le IXe arrondissement, dans le but de le louer pour avoir un revenu locatif me permettant de payer mon propre loyer», explique-t-elle.

En mars 2019, le studio étant vide entre deux locations, une femme, son bébé et son petit frère forcent l’entrée et s’y installent. L’occupation n’est constatée par l’agence immobilière qu’après 48 heures, délai après lequel la police ne peut plus intervenir sans décision d’un juge. Mais Emmanuelle, qui cuisine aussi bénévolement pour des sans-abris, a tenté de trouver une solution pour la jeune femme.

«J’ai même proposé de l’aider à payer ses premiers loyers dans un nouveau logement, j’ai vraiment été bonne poire. Mais quand on lui a proposé de visiter effectivement des appartements, elle a rompu toute communication», regrette-t-elle. «Je pense qu’en fait elle savait très bien ce qu’elle faisait».

Procédure d’expulsion

Emmanuelle croit ses soucis terminés en novembre 2019, lorsqu’un juge ordonne l’expulsion de la squatteuse, laquelle n’est de fait plus protégée par la trêve hivernale. Elle demande à la préfecture le concours de la force publique pour l’expulsion, mais celle-ci émet son refus un an plus tard, en octobre 2020, justifiant que la squatteuse, avec son enfant en bas âge, est «reconnue prioritaire au titre du droit au logement opposable».

La propriétaire, qui affirme ne pas souhaiter mettre une mère et son bébé à la rue, s’indigne de «subir cette situation parce que l’État est dans l’incapacité de la reloger».

Les dettes s’accumulent

Les 1.000 euros mensuels que doit lui rapporter le studio viennent cruellement à manquer lorsque vient le confinement. «Au début, j’ai puisé dans mes économies et demandé de l’aide à mes proches, mais, depuis près d’un an, je n’arrive plus à payer le loyer de l’appartement où je suis colocataire», poursuit-elle.

Elle fait désormais elle-même l’objet d’une procédure d’expulsion, pour laquelle elle est convoquée le 12 mars. Elle attend une indemnisation de la préfecture pour son refus de la force publique, mais cela ne sera pas suffisant pour éponger ses dettes de quelque 10.000 euros envers son bailleur et 2.000 euros de frais de justice.

Une loi promulguée en décembre devrait permettre d’éviter ce genre d’affaires, avec une expulsion accélérée en 72 heures en cas de squat, sans juge. Une mesure qui concerne à la fois les résidences principales et les résidences secondaires et occasionnelles.

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