Le variant britannique risque de «devenir dominant dès le mois de mars», selon une épidémiologiste

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Le variant britannique, plus contagieux, serait responsable de 1% à 2% des cas récents de Covid-19 en France, selon une nouvelle enquête. Il risque de se propager au point de devenir dominant d’ici un mois et demi, estime auprès du Monde la directrice de recherche à l’Inserm, qui prône la mise en place de «mesures plus strictes».

Une enquête présentée par Santé publique France indique que 87 cas du variant britannique du Covid-19 ont été recensés en France le 14 janvier par le Centre national de référence (CNR) des infections respiratoires, les chercheurs supposant qu’elle puisse être responsable de 1% à 2% de toutes les contaminations actuellement diagnostiquées sur le territoire français.

Cette mutation pourrait remplacer la souche initiale en mars, indique au Monde l'épidémiologiste Vittoria Colizza.

La situation s’annonce critique

Cette hypothèse repose sur les résultats de l’analyse menée sur environ 100.000 échantillons prélevés les 7 et 8 janvier à travers le pays. La possible présence du VoC 202012/01 a été détectée dans 3,8% des tests PCR positifs, soit 281. Ses origines ont été confirmées via un travail de séquençage chez plus d’un tiers de ces tests «discordants».

«La situation va rapidement devenir assez critique. Étant donné que ce variant est plus contagieux, il pourrait devenir dominant dès le mois de mars», a déclaré l’épidémiologiste Vittoria Colizza, directrice de recherche à l’Inserm au quotidien Le Monde.

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Selon elle, «c’est dès maintenant qu’il faut s’en inquiéter, car à ce moment-là l’incidence sera très élevée et la circulation du virus bien plus difficile à contrôler».

De nouvelles restrictions

Comme ce variant du virus risque de renforcer sa présence sur le territoire, il pourra se superposer à la souche ancienne. Les restrictions sanitaires déjà mises en place risquent d’être faibles pour enrayer une nouvelle vague de contaminations. C’est la raison pour laquelle «nous aurons besoin de mesures plus strictes», estime Mme Colizza.

Cette annonce survient sur fond d’un bond de 30% des cas de Covid-19 détectés entre le 4 et le 10 janvier, une tendance qui ne semble que se détériorer, d’après le bulletin de Santé publique France:

«Plusieurs indicateurs du contact tracing sont en augmentation, reflétant l’impact des fêtes de fin d’année, ce qui pourrait conduire à une augmentation du nombre de cas dans les prochains jours».

Afin de contrecarrer le danger de cette mutation, il serait efficace de mener à fond la vaccination, estime l’épidémiologiste Pascal Crépey, chercheur de l’École des hautes études en santé publique à Rennes, cité par Le Monde: «On a l’impression que l’épidémie est sous contrôle, mais le variant anglais va changer la donne».

Et de conclure: «Tout ce qu’on peut faire, c’est retarder sa diffusion et mettre à profit ce temps-là pour vacciner».

Face à ces données, Jean Castex a cependant pointé l’absence de «flambée épidémique» à l’issue des fêtes de Noël, lors d’une conférence de presse du 14 janvier, mais a annoncé le durcissement des mesures sanitaires.

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