«Faux sentiment de sécurité» et discrimination: l’idée du passeport vaccinal évaluée par des professeurs canadiens

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La mise en place du passeport vaccinal peut être légale bien que les personnes non vaccinées soient ainsi discriminées, estime un professeur de droit à Ici Radio Canada. De plus, l’absence de données sûres quant à l’efficacité des vaccins «peut amener un faux sentiment de sécurité», constate un microbiologiste du Canada.

Interrogés au sujet de l’éventuelle instauration du passeport vaccinal, des professeurs canadiens ont estimé dans une interview donnée à Ici Radio Canada que cette mesure risquait d’apporter certains inconvénients en raison de l’absence de possibilité de vacciner tout le monde et de données précises sur l’efficacité des vaccins à long terme.

«Oui, avec les études cliniques des vaccins de Pfizer et Moderna, on a des efficacités d'environ 95%. Mais ça va être différent de ce qu'on voit dans la vraie vie», a indiqué Guy Boivin, microbiologiste-infectiologue et professeur à la Faculté de médecine de l'Université Laval.

C’est la raison pour laquelle la mise en place d’un tel passeport ne lui «semble pas une idée très intéressante» car «ça peut amener un faut sentiment de sécurité».

Certains restent non vaccinés

L’autre pierre d’achoppement réside dans les personnes qui ne peuvent pas se faire vacciner pour diverses raisons dont médicales:

«Si ce genre de personnes existe, même en petit nombre, on a un gros enjeu d'équité et de discrimination basé sur l'état de santé de celles-ci. Il faudrait donc avoir un système qui les prend bien en compte», a constaté Patrick Taillon, professeur à la Faculté de droit de l’Université Laval.

Pas d’obstacles légaux

Le fait de présenter une preuve de vaccination n’est pas un problème du point de vue légal, poursuit-il. Cependant, «ça devient sujet de débat au moment où les autorités publiques ou des entreprises privées exigent de voir cette preuve-là».

La pandémie du Covid-19 est marquée par des limitations de droits «qu’on n’aurait jamais crues possibles». Mais il est possible de le faire «si c’est fait pour un objectif clair, utile, et si les moyens demeurent raisonnables», explique Patrick Taillon. Il faut également prendre des précautions pour respecter la vie privée et l’autonomie de la population, ajoute-t-il.

Bien que la contestation soit toujours possible, elle a peu de chances de stopper la mise en place du passeport vaccinal. «Moi, j'ai tendance à penser que l'État a une bonne marge de manœuvre, dans le contexte actuel, s'il s'y prend de la bonne manière. J'ai d'autres collègues, par contre, qui sont plus alarmistes», conclut-il.

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