«Privilège blanc»: Élisabeth Moreno rétropédale et regrette d’avoir utilisé cette expression

© AFP 2023 LUDOVIC MARINElisabeth Moreno
Elisabeth Moreno  - Sputnik Afrique
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Élisabeth Moreno, la secrétaire d’État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, a regretté auprès de L'Express d’avoir utilisé l'expression «privilège blanc». Pour elle, ce terme renverrait même «aux indigénistes et aux racialistes».

Chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances, Élisabeth Moreno a évoqué dans une interview à L’Express ses propos polémiques sur le «privilège blanc» tenus à LCI.

Son intervention sur LCI

Le 25 décembre 2020, le journaliste Jean-Michel Aphatie l’avait interrogée sur l’existence du privilège blanc.

«Évidemment qu'il y a... Moi, je ne veux pas l'appeler...», hésite d’abord Mme Moreno, avant d'être relancée par le journaliste: «Évidemment qu'il y a?»

«J'ai travaillé sur les quatre continents de notre planète. J'ai fréquenté le nord, le sud, l'est et l'ouest. Évidemment qu'il y a un privilège blanc», assure-t-elle alors. «Selon qu'on naisse homme blanc ou femme noire en Europe ou en Afrique, vous savez que vous avez plus de chances.»

Regrets un mois plus tard

Auprès de L’Express ce lundi 18 janvier, elle a commenté ses propres propos.

«Je regrette d'avoir repris le mot, il vient des États-Unis, il renvoie à une partie de notre Histoire. À force de parler des mots, on ne parle plus des réalités. Le terme "privilège blanc" tue la réalité», a-t-elle déclaré.

Face au média, Élisabeth Moreno dit ne pas vouloir tomber dans «les combats victimaires qui vous enferment encore plus dans la situation qui est la vôtre» et n'entend pas davantage entrer dans une logique «conflictuelle». Selon elle, ce terme renverrait même «aux indigénistes et aux racialistes».

Opinion de Macron

À l'origine de toute cette polémique se trouve un entretien d’Emmanuel Macron à L'Express où il reconnaissait l’existence du privilège blanc, sans employer explicitement ce terme:

«C'est un fait. On ne le choisit pas, je ne l'ai pas choisi. Mais je constate que, dans notre société, être un homme blanc crée des conditions objectives plus faciles pour accéder à la fonction qui est la mienne, pour avoir un logement, pour trouver un emploi, qu'être un homme asiatique, noir ou maghrébin, ou une femme asiatique, noire ou maghrébine. Donc, à cet égard, être un homme blanc peut être vécu comme un privilège même si, évidemment, quand on regarde les trajectoires individuelles, chacun a sa part de travail, de mérite».
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