Génération Identitaire traque les «afro-maghrébins» à la frontière espagnole, des élus demandent des sanctions

© SputnikSamedi 21 avril, Génération identitaire bloquait le col de L'échelle, dans les Hautes Alpes
Samedi 21 avril, Génération identitaire bloquait le col de L'échelle, dans les Hautes Alpes - Sputnik Afrique
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Le mouvement Génération Identitaire a lancé à la frontière franco-espagnole une nouvelle opération antimigrants baptisée «Mission Pyrénées» pour traquer les «profils suspects» et «afro-maghrébins». En colère, plusieurs élus demandent des sanctions.

Depuis le 19 janvier au matin, une trentaine de militants de Génération Identitaire, vêtus de doudounes, patrouillent le long de la frontière franco-espagnole à bord de 4x4.

«Nos équipes Defend Europe se sont déployées sur l’ensemble de la zone frontalière avec l’Espagne. Certains points de passage ont été fermés par les autorités pour risque terroriste et d’intrusion massive de migrants. Nous sommes présents pour surveiller l’application de ces mesures et aider les forces de l’ordre à empêcher les clandestins d’entrer en France. En cas de violation de nos frontières, nous contacterons aussitôt les forces de l’ordre en vue de leur expulsion!», écrit le mouvement sur sa chaîne Telegram.

Selon les informations de Marianne, trois pick-up avec le logo «Defend Europe» patrouillent actuellement aux alentours du col du Portillon (1.280 mètres), en Haute-Garonne. D’après la gendarmerie, certains sont «partis en randonnée» et utilisent «un drone» pour surveiller la frontière.

«Nous nous sommes rendus à ce point de passage pour exiger la fermeture totale de la frontière et épauler les forces de l’ordre», a déclaré Thaïs d’Escufon, porte-parole du mouvement. Quelques militants ont également «été délogés du barrage hydroélectrique de Melles».

Selon la porte-parole, la mission a pour but de repérer des «profils suspects» et les personnes qui «voyagent seul, à pied, et sont d’origine afro-maghrébine.»

Le 5 janvier, le préfet Étienne Guyot avait ordonné la fermeture temporaire du col du Portillon «dans le cadre de la lutte contre le terrorisme » et du renforcement des contrôles aux frontières voulu par Emmanuel Macron en novembre.

Plusieurs élus ne sont pas d’accord

Dans un communiqué, le préfet a condamné fermement les actions du groupe, «désormais terminées», au col du Portillon et à Melles Pont-du-Roy. Selon lui, ce sont des actes «purement symboliques qui n'ont provoqué aucun trouble à l'ordre public mais qui ont mobilisé inutilement les forces de l'ordre, les détournant de leur mission de surveillance de la frontière.»

Plusieurs responsables se sont déclarés contre l’opération en trouvant qu’elle relevait du «buzz médiatique».

«Cette opération, menée en toute illégalité, a seulement pour but de créer le "buzz" médiatique et ainsi permettre à ces extrémistes de développer leur discours de haine», ont dénoncé dans un communiqué commun Carole Delga, Présidente du conseil régional d'Occitanie, Georges Méric (PS), président du Conseil départemental de la Haute-Garonne, Joël Aviragnet (PS), député de Haute-Garonne et Éric Azemar (Sans étiquette), maire de Luchon.

Les élus demandent également au ministère de l'Intérieur de dissoudre «ce groupuscule d'extrême droite violent et dangereux».

Action précédente

Au printemps 2018, au col de l'Échelle près de Briançon, des militants de Génération Identitaire avaient multiplié les opérations antimigrants avec des patrouilles de nuit et le déploiement d'une chaîne humaine. En décembre, le mouvement et trois de ses cadres avaient été relaxés par la cour d'appel de Grenoble dans cette affaire.

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