«L’absence de coopération» avec l’Algérie dans la lutte antiterroriste déplorée par le Maroc

© AFP 2023 FADEL SENNA FADEL SENNALes forces de la sécurité
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Le terrorisme «guette le Maroc comme il guette également l’Algérie et tous les pays de la région» du Sahel, a alerté le chef de la sûreté marocaine. Il appelle à la mise en œuvre d’une coopération avec Alger afin de vaincre le danger terroriste dans la région.

Alors que la situation sécuritaire se complique de plus en plus au Sahel, notamment à cause de l’arrivée de dizaines de terroristes en provenance des zones de combats en Syrie et en Irak, le nouveau directeur du Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ) du Maroc, Cherkaoui Habboub, a regretté «l’absence totale de coopération sécuritaire avec l’Algérie», lors d’un entretien accordé à 2M TV.

«Malheureusement, il n’y a pas de coopération avec l’Algérie, bien que l’organisation terroriste la plus active dans la région sahélo-saharienne soit le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique* (AQMI), dirigé auparavant par l’algérien Mokhtar Belmokhtar, [l’ex-chef du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) qui a rallié Al-Qaïda en 2007, NDLR]», affirme le chef du BCIJ.

Selon lui, le nouveau dirigeant d’AQMI, originaire de la ville de Laâyoune dans le Sahara occidental, Adnane Abou Walid al-Sahraoui, qui a commis de nombreux actes terroristes dans la région, «aurait pu être neutralisé» si ce genre de coopération existait entre les deux pays.

Le danger va crescendo

Interpellé sur le niveau actuel d’alerte terroriste dans le royaume chérifien, M.Habboub souligne que «la menace est toujours présente et elle est sérieuse».

Et d’expliquer qu’il «y a un nouveau fait aggravant» concernant les groupes terroristes agissant dans la zone sahélo-saharienne. En effet, le chef du BCIJ pointe «l’arrivée de beaucoup de terroristes des zones de combats en Irak, en Syrie et en Afghanistan».

Le plus grand danger que constituent ces combattants réside dans le fait «qu’après avoir perdu leurs organisations mères, dont Daech*, ils se sentent libres de tout engagement disciplinaire et sont donc prêts à n’importe quel acte terroriste dans les pays de la région».

«Ce danger guette le Maroc comme il guette également l’Algérie et tous les pays du Sahel», avertit le responsable, qui espère qu’une étroite coopération puisse se mettre en place dans les plus brefs délais.

Deux exemples de coopération

Tout en expliquant qu’au Maroc tous les services de sécurité concernés par la lutte antiterroriste travaillent en étroite collaboration, le chef du BCIJ affirme que son pays «ne ménage aucun effort de coopération avec ses partenaires, à l’instar des États-Unis, de la France, de l’Allemagne, des Pays-Bas et de l’Espagne».

À ce titre, il informe que ce sont les services de renseignement marocains qui ont indiqué à l’armée US en Afghanistan «l’emplacement du camp d’entraînement d’Oussama ben Laden à Khalden, suite à quoi il a été pilonné par l’aviation américaine». Idem, selon lui, concernant la localisation en Belgique d’Abdelhamid Abaaoud, le cerveau des attentats du 13 novembre 2015 à Paris.

Dernièrement, les autorités algériennes ont vivement dénoncé la libération de 200 terroristes dans la région du Sahel après que la France a payé en octobre une rançon pour libérer des otages.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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