Malgré la production nationale, la France continue de commander des masques à l’étranger

© Photo Pixabay/viaramiUn masque de protection
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Bien que la France fabrique 100 millions de masques de protection par semaine, le secteur public n’a pas renoncé à un approvisionnement étranger, indique Franceinfo. De plus, des entreprises françaises qui obtiennent des appels d’offres auprès de certaines collectivités importent elles-mêmes des masques depuis la Chine, le Vietnam ou la Tunisie.

Le secteur public continue de commander régulièrement des masques de protection à l’étranger, et ce malgré l’appel du gouvernement à privilégier ceux de fabrication française, rapporte ce 26 janvier Franceinfo.

Ainsi, parmi les 64 sociétés qui se sont vu attribuer des appels d’offres entre le 1er septembre et le 31 décembre figurent peu d’entreprises étrangères, par exemple Mawerick-Eko (Pologne) qui a eu comme client la Métropole Nice Côte d’Azur ou Desfileribalta (Portugal) à laquelle le conseil départemental des Yvelines a commandé des masques.

Importations par des entreprises françaises

Cependant, plusieurs entreprises françaises ayant remporté ces appels d’offres importent parfois elles-mêmes leurs masques depuis la Chine, le Vietnam ou encore la Tunisie.

C’est notamment le cas de NM Medical, filiale du groupe Novomed, qui avait fourni des masques de fabrication chinoise au Sénat, au conseil général du Var, à celui des Bouches-du-Rhône et à la ville de Lens. Mais son PDG assure sur Franceinfo que ses produits sont «fabriqués sous nos méthodes, nos brevets, nos concepts».

L’entreprise ITS Digit livrera elle aussi des masques jetables chinois au Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) et au département du Nord. Le conseil général du Var, de l’Oise et la Métropole Nice Côte d’Azur recevront quant à eux des masques lavables vietnamiens de la société Lamy SAS.

Certainement d’autres entreprises importent leurs masques, mais il est compliqué de déterminer la part exacte vu le grand nombre d’entreprises.

Le protectionnisme interdit

Cependant, toutes les collectivités ou institutions contactées par Franceinfo se réfèrent à la loi qui interdit «un critère de protectionnisme relatif à l’origine géographique des produits».

«Si une collectivité ne respecte pas cette règle européenne de mise en concurrence, une entreprise qui a perdu l’appel d’offres peut l’attaquer devant un juge administratif pour favoritisme», confirme auprès du média Jean-Marc Peyrical, maître de conférence en droit public et président de l’Association pour l’achat dans les services publics.

Des critères environnementaux boudés

Même le critère de rejet de CO2 qui pourrait diminuer les chances d’un produit ne peut influer qu’à 20% sur la décision finale.

Pour Pierric Chalvin, délégué général d’Unitex, l’union des entreprises textiles de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui préconise les critères environnementaux dans les marchés publics, «c’est une aberration».

«Il y a une valeur d’exemplarité que l’on doit attendre des collectivités et des services de l’État, ils ont vraiment un rôle à jouer», insiste-t-il auprès de Franceinfo avant d’ajouter: «Le prix ne peut pas être leur seul critère pour attribuer un marché.»
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