La France connaît «une vague psychiatrique» face à l’épidémie du Covid-19, selon un médecin parisien

© Photo Pixabay / geraltUne angoisse
Une angoisse - Sputnik Afrique
S'abonner
L’épidémie du Covid-19 a des répercussions non seulement sur l’économie mais aussi sur l'état psychologique des Français que le psychiatre Serge Hefez a qualifié de «calamiteux». Selon lui, «il y a quelque chose de très alarmant sur le plan psychiatrique, à l'heure actuelle».

Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, a qualifié ce dimanche 31 janvier sur Franceinfo l'état psychologique des Français de «calamiteux» face à l’épidémie du Covid-19.

«Il est effectivement calamiteux. Et ce n'est pas qu'une question de moral. On peut comprendre que le moral est atteint lorsqu'il y a une crise de cet ordre-là. Mais on s'est enfoncé dans une vague psychiatrique à proprement parler avec de la dépression, de l'anxiété et parfois même des troubles délirants», explique-t-il.

Ainsi, il note une hausse de la consommation d'anxiolytiques, d'antidépresseurs, de médicaments psychotropes mais aussi d'alcool et de différents produits tout comme une augmentation des tentatives de suicide chez les plus jeunes.

«Donc, il y a quelque chose de très alarmant sur le plan psychiatrique, à l'heure actuelle. On est dans une vague psychiatrique».

«Des montagnes russes émotionnelles»

«On est un peu dans des montagnes russes émotionnelles, c'est-à-dire que par moment, on a l'impression que ça y est, on va en sortir. Et puis on replonge. Et donc cette incertitude me paraît effectivement la plus pernicieuse par rapport au fait de pouvoir s'accrocher à un espoir, de pouvoir s'accrocher à des perspectives qui permettent de tenir dans l'adversité», indique-t-il sur Franceinfo.

Pourtant, il n’accuse pas le gouvernement de cette atteinte au moral des Français «parce que c'est extrêmement difficile de pouvoir répondre à quelque chose que l'on ne connaît pas bien».

Une décision du gouvernement saluée

Il a dit également se réjouir de la décision du gouvernement de ne pas instaurer un nouveau reconfinement, ce qui «permet de maintenir un peu la tête hors de l'eau» à un grand nombre de personnes.

Selon lui, pour freiner l’épidémie, il vaut mieux s'adresser plutôt à la responsabilité des gens «que sur ce ton un peu paternaliste et autoritaire qu'on entend souvent en donnant des ordres et en disant "faites ci, faites ça"! Les gens se sentent totalement infantilisés et cela accroît bien évidemment leur anxiété».

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала