Les intérêts d’un grand allié américain sacrifiés pour éviter «un gros conflit» avec Joe Biden

© Flickr / shannonpatrick17Trans Canada Keystone Oil Pipeline
Trans Canada Keystone Oil Pipeline - Sputnik Afrique, 1920, 04.02.2021
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Pourquoi le Canada aurait-il intérêt à tolérer que Biden annule unilatéralement l’oléoduc Keystone XL, un projet énergétique de première importance pour l’économie canadienne? Analyse au micro de Rachel Marsden de Yvan Cliche, chercheur au Centre de recherches et d’études internationales de l’Université de Montréal.

D’un trait de plume, le Président américain Joe Biden a enterré un projet qui a longtemps été synonyme de souveraineté nord-américaine. Peu de temps après avoir emménagé à la Maison-Blanche, Biden a tenu sa promesse électorale d’annuler la mise en service l’oléoduc Keystone XL, qui devait transporter du pétrole canadien aux États-Unis et au-delà.

Si, au nom de la défense du climat, le Premier ministre canadien a applaudi la décision de Biden de rejoindre l’Accord de Paris, il a déclaré qu’il était «déçu, mais [qu’il] reconnaissait la décision du Président de tenir sa promesse électorale sur Keystone XL.» Trudeau a évoqué la sécurité énergétique des États-Unis, la compétitivité économique et les milliers d’emplois menacés des deux côtés de la frontière.

Pourquoi Biden l’a-t-il fait? Était-ce une considération purement écologique ou cette décision est-elle motivée par d’autres intérêts? Yvan Cliche, chercheur au Centre de recherches et d’études internationales de l’Université de Montréal (CERIUM), explique cette tolérance canadienne:

«Les relations entre l’Administration canadienne et celle de Trump ont été très difficiles, donc je pense qu’on veut repartir, ouvrir un nouveau chapitre. On ne voulait certainement pas l’ouvrir avec un gros conflit sur les bras.
D’autant que l’Administration Biden veut adopter un Buy American Act qui pourrait nuire aux intérêts canadiens, donc je pense que le gouvernement doit choisir ses combats. Je pense qu’ils ont décidé de laisser passer un peu la vague du côté de Keystone XL pour se concentrer sur les prochains combats qui vont venir, notamment maintenir l’accès des entreprises canadiennes aux appels d’offres du gouvernement fédéral américain.»

L’expert résume l’impact de la décision de Biden sur l’allié des Américains:

«Pour une partie des Canadiens, ça reste quand même un coup dur sur le plan énergétique et économique.»
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