Traitée de «poissonnière» à l’Assemblée, une députée LFI obtient les excuses d'un élu LREM

© Sputnik . Dominique Boutin / Accéder à la base multimédiaAssemblée nationale
Assemblée nationale - Sputnik Afrique, 1920, 04.02.2021
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Qualifiée de «poissonnière» mardi soir dans l'hémicycle par le député LREM Pierre Henriet, la LFI Mathilde Panot a obtenu mercredi soir des excuses de l'élu mais réclame une «sanction» après cette «insulte sexiste».

«Ce n'est pas une question personnelle. C'est notre institution qui ne doit pas laisser passer ça. Il y a beaucoup trop de sexisme à l'Assemblée nationale», a-t-elle affirmé auprès de l'AFP.

«Je rappelle qu'il y avait eu des bêlements lors d'une prise de parole de la députée Alice Thourot (LREM) ou que mes collègues Clémentine Autain (LFI) et Elsa Faucillon (PCF) avaient été traitées de "petites connes" par le député Meyer Habib (UDI)», a poursuivi l'élue du Val-de-Marne.

Incident dans l’hémicycle

Dans la vidéo des débats de mardi soir, on entend clairement qu'un député lance «la poissonnière!» avant une intervention de Mathilde Panot à la tribune.

Mise au courant, elle a protesté une heure plus tard lors d'un rappel au règlement pour «fait personnel».

«Si je veux faire ce rappel au règlement, c'est parce que je crois qu'il est important que notre Assemblée ne laisse pas passer ce genre d'insulte sexiste. Je défendrai chacun des collègues parlementaires qui sont victimes de sexisme», a-t-elle alors expliqué.

Mathilde Panot indique avoir reçu le soutien de plusieurs collègues y compris LREM, comme la présidente de la commission des Lois, Yaël Braun-Pivet.

Elle demande des sanctions

Mercredi, elle a adressé un courrier au président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, en réclamant une «sanction» contre «Monsieur Pierre Henriet», député LREM de Vendée à qui elle attribue l'insulte.

Celui-ci s'est excusé sur Twitter, réfutant cependant toute intention sexiste dans son propos.

«@MathildePanot passe son temps à vociférer à la tribune et à couper la parole. J'étais excédé et mon propos n'est en rien une injure encore moins sexiste, c'est une expression pour dénoncer son comportement comme je le fais aussi pour ses collègues masculins», a-t-il soutenu.

«Si elle se sent à tort insultée, je la prie de bien vouloir m'excuser. Au passage, je remercie ses camarades insoumis pour les centaines d'insultes dont ils me couvrent - de quel côté donc est le mépris?», a-t-il complété.

Une autre insulte envers elle?

Mathilde Panot ajoute qu'une autre insulte lui a été lancée, «la folle», par un «député LREM» et demande une «identification sans délai de l'auteur» de ces propos, également audibles dans la vidéo des débats.

Lors de l'incident, le président de séance David Habib (PS) a déclaré «ne pas être au courant de ce qui a été dit», mais transmettre au président de l'Assemblée nationale l'interpellation de Mme Panot.

«Si des propos graves, sexistes, ont été tenus, je pense que le président de l'Assemblée nationale prendra les dispositions et les décisions qui s'imposent», a souligné le parlementaire socialiste.

David Habib a par ailleurs provoqué la colère de Mathilde Panot en l'appelant à plusieurs reprises «Madame Batho», l'ancienne ministre de l'Écologie, également parlementaire (non inscrite).

Mercredi soir, à nouveau au perchoir, il a indiqué que Richard Ferrand allait «rassembler les éléments» et «aura l'occasion de s'exprimer» sur le sujet.

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