Contrairement à Castex, ces médecins assurent qu’un reconfinement est justifié

© AP Photo / Christophe EnaDoctors speak outside a tent used as a waiting room for people with COVID-19 symptoms at the Tenon hospital in Paris on Thursday, March 26, 2020.
Doctors speak outside a tent used as a waiting room for people with COVID-19 symptoms at the Tenon hospital in Paris on Thursday, March 26, 2020. - Sputnik Afrique, 1920, 05.02.2021
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Alors que le gouvernement estime qu’un nouveau confinement n’est pas pour l’instant nécessaire, plusieurs médecins le contestent. «On a déjà complètement coulé, on est sous l'eau» et «c'est pire que tout», assurent certains d’entre eux.

Alors que Jean Castex écarte pour l'instant un reconfinement ailleurs qu’à Mayotte, plusieurs professionnels de la santé font part de leur désaccord face au statu quo choisi par le gouvernement. Selon eux, le seul moyen d’arrêter l’épidémie est un confinement strict.

«Le sanitaire ne prime pas. (...) Si ce n'est pas un choix sanitaire, c'est donc un autre choix. L'autre choix serait de dire que c'est mieux pour l'économie, sur le plan psychologique ou sur le plan sociétal», indique jeudi 4 février sur le plateau de BFM TV le professeur Gilbert Deray, chef du service de néphrologie à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière (AP-HP) de Paris.

Selon lui, comme le gouvernement a choisi la politique de vivre avec le virus, il est inévitable que l'épidémie reparte. Il est sûr que «la seule façon de casser l'épidémie, c'est de confiner totalement». Les mesures actuelles prises par le gouvernement, c’est-à-dire le statu quo dans la gestion de la crise, pèsent lourd sur le moral des Français, selon lui.

«On a déjà coulé»

«Il n'y a pas de troisième vague actuellement, on a déjà complètement coulé, on est sous l'eau», s’alarme la médecin Hélène Rossinot, une autre invitée de BFM TV.

Ce qui est toléré aujourd'hui n’aurait pas été accepté il y a six mois, s’étonne-t-elle. De plus, elle déplore l’absence d’une vraie aération dans les écoles, notamment dans les cantines. Au total, les protocoles sanitaires ne sont «pas adaptés au mode transmission du Covid», à savoir la contamination par aérosols.

«Sur le plan sanitaire nous sommes dans une période extrêmement critique, puisque, quoi qu'on en dise, les chiffres ne sont pas très bons, on a une augmentation des arrivées en réanimation, une augmentation des arrivées en hospitalisation conventionnelle», explique une autre médecin, l'infectiologue Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine à Paris.

La France est sur un plateau mais il est extrêmement haut, ajoute Cécile Vigneau, cheffe du service de néphrologie à Rennes et membre du Collectif Inter Hôpitaux.

«Avant le Covid, on avait déjà des problèmes de lits et des problèmes d'effectifs, mais là c'est pire que tout, comme on est sur un plateau extrêmement haut. On a tous les jours des malades du Covid, mais également tous les autres malades», estime la médecin.

Un reconfinement écarté pour l’instant

Lors du point sanitaire hebdomadaire du jeudi 4 février, le Premier ministre a écarté un confinement à ce jour, sauf pour Mayotte, et a renouvelé ses appels à la prudence. «La situation ne justifie pas à ce jour» un nouveau confinement, a indiqué Jean Castex. Il a également affirmé que l'exécutif n'hésiterait «pas à prendre (ses) responsabilités» en cas de «dégradation forte et rapide» des indicateurs sanitaires.

Selon les données du ministère de la Santé, le 3 février 26.362 nouveaux cas de coronavirus ont été recensés en France et 357 décès sont à déplorer.

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