«On est actuellement en France devant deux épidémies», lance Arnaud Fontanet

© Sputnik . Dominique Butin / Accéder à la base multimédiaMesures restrictives à Paris
Mesures restrictives à Paris - Sputnik Afrique, 1920, 13.02.2021
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L’épidémiologiste Arnaud Fontanet a indiqué ce samedi sur Europe 1 que la politique sanitaire nationale dépendrait dans les semaines à venir des variants du coronavirus qui arrivent sur le territoire français, et pas du «virus de 2020, qui reste beaucoup plus sensible aux mesures».

Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du Conseil scientifique, a donné ce 13 février son évaluation sur la situation épidémiologique en France et est revenu sur de possibles mesures à prendre alors que les nouvelles formes du coronavirus se propagent à travers le pays. 

Selon le médecin s’exprimant au micro d’Europe 1, ce sont ces «variants qui vont dicter notre politique sanitaire dans les semaines à venir, et pas le virus de 2020, qui reste beaucoup plus sensible aux mesures que l’on peut prendre».

«On est actuellement en France devant deux épidémies, l’une liée au virus de 2020 que l’on connaît bien et sur laquelle les mesures de contrôle sont efficaces, et puis une autre épidémie liée à des variants, qui sont plus transmissibles et qui continuent à progresser sur le territoire malgré les mesures en place».

Pas assez de recul nécessaire

Il estime toutefois que la France ne dispose pas encore du recul nécessaire afin d’évaluer entièrement l’efficacité des mesures sur les nouvelles formes du virus.

«Il s’agit de voir comment la progression des variants va se faire en présence des mesures en cours», indique l’épidémiologiste, pointant aussi l’effet des vacances scolaires qui ont récemment commencé pour la zone C. D’après lui, elles vont «diminuer la circulation du virus dans les écoles et, par ricochet, dans les familles».

M.Fontanet souligne qu’«au-delà du variant anglais qui est plus transmissible, le variant sud-africain, également plus transmissible, peut échapper à la réponse immunitaire, que ce soit celle construite après une infection naturelle ou post-vaccinale». Il a par ailleurs rappelé que le vaccin AstraZeneca avait des résultats «extrêmement décevants» en Afrique du Sud, contrairement à Olivier Véran qui s’est fait vacciner avec et qui le défend.

Véran défend le vaccin

Interrogé concernant l'efficacité de ce vaccin sur le variant sud-africain, le ministre de la Santé s'est voulu rassurant et a répondu que cette forme de virus était très peu présente sur le territoire français.

Pourtant, son efficacité est mise en doute depuis que l'Afrique du Sud a suspendu sa campagne de vaccination après la publication d'une étude. «C'est une petite étude, elle n'a pas été encore consultée par les scientifiques. Il est très compliqué de conclure», a souligné M.Véran. Et «aujourd'hui 99% des souches virales qui circulent en France métropolitaine ne correspondent pas au variant sud-africain». Les vaccins de Pfizer et Moderna sont, de plus, «efficaces contre ce variant».

Le premier cas de réinfection grave par le variant sud-africain

Un premier cas de réinfection grave par le variant sud-africain du coronavirus a été décrit par des chercheurs français, a indiqué vendredi l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). «Ce cas illustre le fait que le variant [sud-africain, ndlr] peut être responsable d'une réinfection grave après une première infection légère» avec le coronavirus classique, écrivent les chercheurs dans leur étude, parue mercredi dans la revue Clinical Infectious Diseases.

Des cas de réinfection par des variants britannique, sud-africain et brésilien ont déjà été documentés dans la littérature scientifique, mais le plus souvent elles sont moins sévères que la première.

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