Pourquoi l’Algérie veut-elle que son prochain achat de blé soit livré dans deux ports de l’ouest du pays?

CC BY-SA 2.0 / Yair Aronshtam / Wheat fieldUn champ de blé (image d'illustration)
Un champ de blé (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 16.02.2021
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L’Office algérien interprofessionnel des céréales a lancé lundi 15 février un appel d’offres pour l’acquisition de 50.000 tonnes de blé à moudre avec obligation de livraison dans deux petits ports de l’ouest du pays, rapporte Reuters. Des traders avancent plusieurs explications.

L’Algérie va acquérir d’ici mi-mars 50.000 tonnes de blé à moudre, rapportait lundi 15 février l’agence Reuters. L’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), qui a lancé l’appel d’offres, impose une condition qui fait l’objet de plusieurs interprétations de la part de certains traders cités par l’agence.

En effet, l’OAIC, qui fixe la période de livraison entre le 21 et 31 mars pour les éventuels fournisseurs européens, et du 21 février au 15 mars pour ceux d’Amérique du Sud ou d’Australie, impose que le blé soit déchargé dans les deux petits ports de Mostaganem et Ténès, dans l’ouest du pays.

«Les deux ports spécifiés sont relativement petits et cela peut impliquer l’utilisation de vraquiers plus petits que ceux habituellement réservés pour expédier les ventes de blé algérien», avance un trader cité par Reuters.

Plusieurs interprétations

Compte tenu des limites de temps de livraison et de la contrainte de l’utilisation de vraquiers de petite taille, le même négociant explique que «cela donnerait un avantage au blé de l’Union européenne, en particulier de la France [de par sa proximité, ndlr], car il ne serait pas commercialement possible d’expédier de petites cargaisons d’origines plus éloignées comme l’Argentine [ou l’Australie, ndlr]».

Un autre spécialiste des marchés estime qu’il est fort possible que les autorités algériennes aient choisi ces deux ports dans le but «d’approvisionner des régions spécifiques sans les coûts supplémentaires de transbordement via les grands ports», rapporte Reuters.

Des doutes sur la quantité?

Enfin, un troisième spécialiste explique à l’agence qu’il «y a des rumeurs non confirmées selon lesquelles d’autres ports pourraient être confrontés à un encombrement ou à un manque de capacité de stockage».

Par ailleurs, il ajoute que le choix de ces deux ports peut laisser penser à un «petit achat qui serait effectué dans le cadre de cet appel d’offres». «Mais la période d’expédition est d’un mois et demi, au lieu d’un mois comme à l’accoutumée, donc cela pourrait permettre d’acheter un volume raisonnable», ponctue-t-il.

En janvier, l’OAIC avait acquis, selon la même source, plus de 600.000 tonnes de blé dont l'expédition devrait avoir lieu en mars «s'il provient des principaux fournisseurs».

Contacté par Sputnik, l’OAIC a refusé de commenter le nouvel appel d’offre.

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