Tunisair ne peut «plus payer les salaires de ses employés», affirme le ministre tunisien du Transport

CC BY-SA 2.0 / ERIC SALARD / Un avion de Tunisair
Un avion de Tunisair - Sputnik Afrique, 1920, 18.02.2021
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Après une rude année 2020 marquée par la fermeture des frontières et la suspension des vols internationaux à cause du Covid-19, Tunisair est bord de la faillite, informe le ministre du Transport sur Jawhara FM. La compagnie ne peut plus payer salaires et fournisseurs. Elle sera donc sauvée par l’État, précise-t-il.

En raison de la pandémie de Covid-19, la situation financière de la compagnie Tunisair se corse sérieusement, annonce le ministre du Transport et de la Logistique Moez Chakchouk dans une déclaration mercredi 17 février à la radio Jawhara FM.

«Les dispositions prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire pour lutter contre la pandémie ont eu un impact négatif sur le chiffre d’affaires de la société Tunisair et l’ont mise dans de grandes difficultés financières», expose le ministre. «Certaines filiales de Tunisair n’ont pas de quoi payer les salaires de leurs employés.» Il souligne que l’entreprise «a également des problèmes pour payer ses fournisseurs et honorer ses engagements».

Un plan d’urgence

Face à cette situation critique, M.Chakchouk fait part «d’un plan de sauvetage de la compagnie qui sera mis en branle dès cette semaine».

«Nous ne pouvons pas laisser Tunisair dans cet état, l’État va intervenir pour freiner en urgence la désintégration de la société, et il n’est pas question, pour l’instant, de lancer des réformes», indique Moez Chakchouk. «Un plan de réforme de Tunisair sera lancé au mois de mai.»

En décembre, lors d’un passage sur les ondes de Shems FM, le rapporteur de la Commission des finances, de la planification et du développement au Parlement, Fayçal Derbel, avait déjà averti que «de nombreuses entreprises publiques, dont Tunisair, risquaient de cesser définitivement leurs activités en 2021 du fait de la situation catastrophique dans laquelle elles se trouvent».

Ainsi, il avait suggéré d’ouvrir leur capital à des investisseurs extérieurs après avoir mené des réformes structurelles pour les rendre viables. «L’entrée d’un partenaire stratégique devra être assortie de conditions, comme le fait de garder les employés, les rémunérations et de consolider les acquis et droits du personnel», avait-il alors précisé.

Pour quelle restructuration?

En janvier 2020, le PDG de Tunisair, Elyes Mnakbi, avait fait savoir lors d’une déclaration à la presse que pour rétablir son équilibre financier, la compagnie devrait licencier 4.800 employés, soit 61% de sa masse salariale. Selon lui, suivant les normes internationales, Tunisair avait un «surplus d’effectifs» de 250%.

En décembre 2019, le ministre chargé des Grandes réformes auprès du chef du gouvernement, Taoufik Rajhi, avait déjà alerté sur la situation financière de Tunisair, affirmant qu’il fallait au moins un milliard de dinars (près de 320 millions d’euros) pour sa restructuration.

Dans une note de conjoncture publiée sur le site de la bourse de Tunis, Tunisair indique que ses revenus sur les neuf premiers mois de l’année 2020 se sont établis à 436 millions de dinars (134 millions d’euros) contre 1,34 milliard de dinars (412 millions d’euros) durant la même période l’année précédente.

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