Le Texas est le berceau de l’industrie américaine de l’énergie. Environ cinq cents compagnies pétrolières et gazières y ont leur siège. Cependant, le «Lone Star State» vient de se révéler incapable de fournir assez de kilowattheures à ses habitants pour chauffer leurs habitations en pleine vague de froid.
On a même vu des Texans échanger du bois de chauffage contre de l’eau. Entre canalisations éclatées par le gel et manque d’énergie pour faire fonctionner les réseaux d’adduction, le «Lone Star State» a aussi souffert d’une pénurie d’eau.
Pendant ce temps, Ted Cruz, sénateur Républicain de l’État sudiste, a été pris en photo à l’aéroport, en train de fuir vers le soleil de Cancún, au Mexique. Le rival malheureux de Donald Trump aux primaires de 2016 a longtemps été à la pointe du combat américain contre le projet Nord Stream 2. Il a réclamé sans relâche des sanctions contre les sociétés européennes et russes travaillant sur ce gazoduc destiné à alimenter l’Europe en gaz de Russie. De fait, l’Administration Biden envisage une nouvelle série de mesures coercitives contre les entreprises impliquées dans Nord Stream 2.
«Au Texas, le gaz est la première source de production d’électricité. Dans ce qui vient de se passer, nous avons des défaillances du système électrique liées au froid et des défaillances du système de production et d’acheminement du gaz. Donc vous accumulez les inconvénients et, au bout de la chaîne, vous avez des gens qui attendent de l’électricité pour se chauffer parce qu’ils ont un chauffage électrique, électricité qui est produite majoritairement grâce au gaz.»
Mais un tel désastre serait-il imaginable en Europe? Le président de SPE (Stratégies et Politiques Énergétiques) se montre prudent:
«On ne doit jamais dire que ça ne peut pas arriver chez nous, qu’ils sont bêtes et que, nous, on est intelligents. C’est la meilleure façon de se retrouver un jour devant une situation difficile. Mais il y a quand même des spécificités américaines qui les exposent davantage.»