La rédaction du Parisien se «désolidarise» de son directeur après un édito sur la condamnation de Sarkozy

© Sputnik . Evgeny BiyatovNicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy - Sputnik Afrique, 1920, 03.03.2021
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Un édito du Parisien qui fustige «des décisions de justice», concernant les politiques, qui deviennent «d'une sévérité accrue ou d'une intransigeance implacable» a crée polémique au sein de la rédaction.

La rédaction du Parisien a annoncé mardi soir se «désolidariser» de l'édito écrit par son directeur, qualifiant les récentes condamnations d'hommes politiques, dont celle de Nicolas Sarkozy, de «dégagisme judiciaire».

«Les organisations syndicales (SNJ, SNJ-CGT, SGJ-FO, SNPEP-FO, SGLCE-CGT), la SDJ et le collectif des femmes se désolidarisent de ce texte dont la teneur ne correspond pas aux valeurs portées depuis 77 ans par Le Parisien», écrivent les organisations dans le communiqué, consulté par l'AFP.

L'édito en question a été écrit par Jean-Michel Salvator, à la tête du journal depuis septembre, et publié dans l'édition daté de mardi.

Ce texte fustige «des décisions de justice», concernant les politiques, qui deviennent «d'une sévérité accrue ou d'une intransigeance implacable».

Citant le cas de l'ex-chef de l'Etat Nicolas Sarkozy, condamné lundi à un an de prison ferme pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite des «écoutes», M. Salvator écrit: «Nicolas Sarkozy se voit reprocher d'avoir envisagé d'appuyer une promotion en faveur d'un magistrat (qui ne s'est pas faite). Comme si les juges estimaient qu'un élu doit être plus durement traité parce qu'il est censé montré l'exemple».

«Minimisation» des faits

Une «minimisation» des faits selon les trois organisations pour qui «en matière de droit, il n'est pas nécessaire que l'avantage ait été accordé pour que le délit de corruption soit caractérisé».

Ils dénoncent également le fait qu'en ne mentionnant pas la condamnation pour viol de l'ex-secrétaire d'État Georges Tron, condamné en appel le 18 février à cinq ans de prison, dont trois ferme, et en se contentant de parler de «d'agressions sexuelles», M. Salvator «omet une partie de la réalité».

«Il n'appartient pas à notre journal de donner une opinion sur une décision de justice. Éclairer sur ses conséquences, oui. Le reste relève du commentaire», martèlent-ils.

«En arrivant au Parisien, Jean-Michel Salvator a assuré aux organisations syndicales qu'il n'était pas question de faire de notre quotidien un journal d'opinion. Cet engagement doit être respecté. A la lecture de ce texte, cette promesse n'est pas tenue», poursuivent les signataires, qui demandent à être reçus par le directeur de la rédaction.

 

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