«On a essayé de me punir», dit l'un des deux professeurs accusés d'islamophobie à Science Po Grenoble

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Grenoble - Sputnik Afrique, 1920, 08.03.2021
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Accusé d'islamophobie sur des affiches, un professeur de Science Po Grenoble a regretté, sur Europe 1, le manque de solidarité entre collègues, lesquels auraient voulu le «punir» «pour le fait d'avoir exprimé un avis différent de la doxa d'extrême-gauche».

Le scandale lié à un affichage sauvage à l'entrée de l'Institut d'Études Politiques de Grenoble datant du 4 mars, avec des accusations d'islamophobie visant deux professeurs, continue. L'un de ces deux enseignants, Klaus Kinzler, a nié, sur Europe 1, tout propos islamophobe et a regretté le manque de soutien de la part de ses collègues.

M. Kinzler, professeur d'allemand, explique que le conflit est né en novembre dernier lorsqu’il a fait partie d’un groupe de travail pour préparer avec d’autres enseignants et des étudiants la semaine de l'Égalité et contre les discriminations.

L’attitude de ses collègues

Après une vive discussion sur l’emploi du mot «islamophobie», une partie «radicalisée» des étudiants a «lancé une campagne de dénigrement et de diffamation sur Facebook, en faisant de moi un extrémiste de droite et un islamophobe», a-t-il déclaré à Europe 1.

Mais c’est surtout le comportement de ses collègues qu’il dénonce. Car «une bonne partie ne me soutiennent pas ou pas vraiment».

«On a essayé de me punir», estime-t-il, «pour le fait d'avoir exprimé un avis différent de la doxa d'extrême-gauche dans ce chapitre.»

«Je n'ai jamais dit quoi que ce soit d'islamophobe», a-t-il encore assuré.

Il n’a pas peur

Klaus Kinzler refuse tout de même les parallèles avec Samuel Paty, assassiné en octobre 2020 pour avoir montré des caricatures de Mahomet à l’école.

«C'est un débat entre universitaires, je ne veux pas trop dramatiser», dit-il. «Je n'ai pas peur du tout».

Il assure ne pas avoir été menacé, «ni physiquement, ni par des lettres». En revanche, il dit recevoir des centaines de courriels «extrêmement positifs, solidaires».

Le professeur ne veut pas non plus porter plainte contre les étudiants: «Je n'ai rien contre eux».

Tout en se disant «pas loin de péter un câble», il a toutefois «envie d'aller jusqu'au bout, de rester debout et de défendre la liberté dans le milieu académique».

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