L’ambassadeur de l’UE à Moscou prône une attitude «moins centrée sur l’Ukraine» envers la Russie, selon Bloomberg

© Sputnik . Anton Denisov / Accéder à la base multimédiaMarkus Ederer
Markus Ederer - Sputnik Afrique, 1920, 13.03.2021
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Lors d’un récent dîner avec le chef de la diplomatie européenne, l’ambassadeur de l’UE à Moscou s’est prononcé pour un nouveau «moyen d’avancer» avec la Russie, rapporte Bloomberg. Le changement de stratégie dans les relations avec Moscou n’est pourtant pas du goût de tous les États membres.

Alors que Bruxelles s’apprête à définir sa nouvelle stratégie envers la Russie, certains responsables européens, dont l’ambassadeur de l’UE à Moscou, Markus Ederer, appellent à adopter une nouvelle position, moins «centrée» sur la crise ukrainienne, rapporte Bloomberg. Le sujet a été abordé lors d’un dîner des responsables de l’UE avec le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, lundi 8 mars, d’après une source du journal économique présente à l’évènement et qui a requis l'anonymat.

Selon elle, M.Ederer juge que la position de l’UE envers la Russie est «démodée et trop centrée sur le conflit en Ukraine». La source de Bloomberg précise en outre que le diplomate a par ailleurs recommandé au Conseil européen de charger M.Borrel de mettre au point un nouveau «moyen d’avancer» dans les relations avec Moscou.

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Au cours d’un autre évènement, à savoir la réunion des ambassadeurs de l'UE qui s’est tenue mercredi 10 mars, certains États membres ont proposé de définir de nouveaux domaines de coopération avec la Russie dont les dirigeants européens pourraient discuter lors du prochain sommet, précise Bloomberg. Ainsi, l'Italie a suggéré la coopération économique et les conflits régionaux comme options potentielles, tandis que l’Allemagne a proposé le changement climatique. À en croire la note diplomatique que s’est procurée Bloomberg, Berlin a également évoqué «l’approche transatlantique coordonnée».

Pourtant cette volonté de changer d’attitude envers Moscou est loin d’être unanime. Certains pays -dont la Pologne, l'Estonie, la Lituanie-, se sont montrés moins souples en prônant, au contraire, une position plus «belliciste», détaille le journal. Selon eux, la mise en œuvre intégrale des accords de Minsk doit être la condition préalable à tout changement dans les relations avec la Russie.

Relations en crise

Aujourd’hui dans ses relations avec Moscou, l’UE est guidée par les cinq principes directeurs, adoptés en 2016, dont l’application des accords de Minsk, le soutien de la société civile russe et la «coopération sélective» avec la Russie. Contactée par Bloomberg, la porte-parole de M.Borrel, Nabila Massrali, a refusé de commenter la discussion de lundi tout en précisant que les ministres des Affaires étrangères de l'UE convenaient de continuer la mise en œuvre des cinq principes ainsi que de «l'approche plus large» consistant à «repousser, contraindre et s'engager avec la Russie» en cas de besoin.

Position de Moscou

Les relations entre la Russie et les pays occidentaux se sont détériorées en raison de la situation en Ukraine et concernant la Crimée, péninsule réunie à la Russie suite à un référendum en 2014. Accusant Moscou d'ingérence dans les affaires ukrainiennes, les pays occidentaux ont décrété des sanctions à son encontre. La Russie a riposté en s'engageant dans un processus de substitution des importations et en soulignant qu’il était contre-productif de lui parler en utilisant «le langage des sanctions».

Qui plus est, Moscou a à plusieurs reprises déclaré qu’il n’était pas partie du conflit en Ukraine et qu’il ne faisait pas l’objet des accords de Minsk.

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