La création d’«un comité des parents contre le harcèlement» prônée par Marlène Schiappa

© AP Photo / Stephane de SakutinMarlène Schiappa
Marlène Schiappa - Sputnik Afrique, 1920, 14.03.2021
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Dans le contexte du meurtre d’une adolescente de 14 ans, probablement victime de cyberharcèlement dans le Val-d’Oise, Marlène Schiappa veut former la semaine prochaine un comité des parents contre le harcèlement scolaire. Une initiative qui permettra de «mieux outiller» ceux-ci.

Invitée ce dimanche 14 mars sur Franceinfo, Marlène Schiappa a annoncé son intention de créer la semaine prochaine un comité ayant pour objectif de «mieux outiller les parents» contre le harcèlement scolaire.

​«Avec les réseaux sociaux, les enfants, on ne voit pas toujours ce qu’ils font, les adolescents non plus. Je crois qu'aucun parent n'imagine que son propre enfant est en train de participer à un phénomène de harcèlement ou de cyberharcèlement», a-t-elle déclaré en appelant à «une vigilance accrue».

Coopérant avec «des associations comme l'Unaf, e-Enfance, des personnalités qualifiées comme Fabienne Servan-Schreiber et d'autres», ce comité va «travailler autour des maisons de conscience et des familles qui sont des outils créés par la Gendarmerie nationale».

La ministre déléguée chargée de la Citoyenneté «souhaite que chacun prenne ses responsabilités» notant que les parents se retrouvent parfois «démunis» face à la gestion du harcèlement. Les établissements scolaires et les forces de l'ordre se rejettent en effet la responsabilité les uns sur les autres.

«Des outils pédagogiques et psychologiques»

Soulignant l’importance «des outils pédagogiques et psychologiques pour accompagner leurs enfants», elle note que ce comité permettra à la police, à la gendarmerie, aux acteurs éducatifs, aux associations familiales et aux parents de «travailler ensemble». «C’est cela qui va être important», ajoute-t-elle.

Marlène Schiappa lui assignera notamment comme tâche «de créer des grilles d'évaluation du danger» avec les experts, les associations et les pédopsychiatres «pour pouvoir poser des questions et détecter les phénomènes de harcèlement».

Un objectif prioritaire

Cette initiative entre dans le cadre de la lutte contre le harcèlement scolaire qui a été placée en tête des priorités par le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports.

Selon le document relayé par le ministère, depuis l’organisation des Assises nationales sur le harcèlement à l’École (les 2 et 3 mai 2011, à Paris), et dans la continuité des États généraux de la sécurité à l’École d’avril 2010, la France met en œuvre une véritable politique publique de lutte et de prévention contre toutes les formes de harcèlement organisée autour de quatre axes: sensibiliser, prévenir, former et prendre en charge.

Ainsi, en primaire le harcèlement touche 12% des élèves, dont 5% de manière sévère à très sévère. Au collège, 5,6% des élèves âgés de 11 à 15 ans au lieu de 7% en 2015 déclarent un nombre d’atteintes pouvant s’apparenter à du harcèlement. Au lycée, il touche 4,1% des 15-18 ans dont 1,4% de manière sévère à très sévère, indique le document du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports sur la politique de lutte contre le harcèlement entre élèves.

Une nouvelle forme de harcèlement

Cependant, comme les données le montrent, le problème persiste toujours face à l’apparition de nouvelles formes de violences. Les cyberviolences, par exemple, prennent une nouvelle ampleur ces dernières années et conduisent parfois à la mort.

Ce serait le cas d’une adolescente de 14 ans retrouvée noyée mardi 9 mars dans la Seine à Argenteuil. Selon sa mère, elle était harcelée depuis plusieurs semaines, notamment sur les réseaux sociaux. Deux adolescents de 15 ans, scolarisés dans le même établissement, ont été interpellés et placés en garde à vue. Une enquête a été ouverte pour assassinat.

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