Londres souhaite «protéger ses intérêts» dans l’espace

© NASA Earth Observatory/Robert SimmonTerre vue de l'espace
Terre vue de l'espace - Sputnik Afrique, 1920, 16.03.2021
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Après la France et l’Inde, le Royaume-Uni se prépare à apporter sa contribution à la militarisation croissante de l’espace, comme en témoigne sa nouvelle stratégie de défense et de politique étrangère.

À l’horizon 2030, le gouvernement britannique espère se doter de la possibilité de «protéger les intérêts» de Londres dans l’espace, selon la nouvelle stratégie de défense et de politique étrangère du Royaume-Uni dévoilée ce mardi 16 mars.

«Le Royaume-Uni dépend sérieusement de ses alliés en matière de lancement de satellites. Le gouvernement compte d’ici 2030 se voir en mesure de surveiller, protéger et imposer les intérêts du pays dans l’espace en utilisant des moyens souverains ainsi que ceux employés conjointement avec ses alliés», indique le document.

Dans ce contexte, le Conseil national pour l’espace s’engage à mettre au point la première stratégie spatiale britannique qui concernera les domaines civil et militaire, souligne le gouvernement. Ce programme portera notamment sur la création d’un commandement spatial, l’achèvement de la construction d’un port spatial en Écosse et le lancement de satellites de production nationale de ses pas de tir dès 2022.

Premier exercice militaire spatial en France

Le Royaume-Uni emboîte ainsi le pas aux puissances qui se sont récemment engagées dans la militarisation de l’espace. Déjà en 2019, la France s’était dotée d’une «stratégie spatiale de défense» dans le cadre de laquelle près de cinq milliards seront dépensés durant la loi de programmation militaire (2019-2025).

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Selon la ministre des Armées Florence Parly, le gouvernement français n’exclut pas le besoin de se doter de «capacités d’action» permettant de protéger les satellites stratégiques contre d’éventuelles agressions, avec des «satellites patrouilleurs guetteurs» à l’horizon 2030 qui devraient embarquer des systèmes permettant de brouiller ou d’aveugler les engins hostiles.

En septembre 2018, Florence Parly avait accusé la Russie d’avoir espionné le satellite militaire franco-italien Athena-Fidus en 2017. Plus tôt ce mois-ci, la France a mené son premier exercice militaire spatial, AsterX, destiné à évaluer les capacités de l'armée française en matière de protection de ses satellites et de surveillance de l’espace.

Test antisatellite indien

L’Inde a rejoint en 2019 le club des puissances militaires capables d’abattre un satellite à orbite basse. Or, la destruction par un missile indien d’un satellite au cours de l’essai a créé des centaines de débris spatiaux, conséquence qualifiée de «terrible» par la NASA. L’Inde a alors dû assurer que les débris générés par son test ne représentaient pas de danger pour la Station spatiale internationale (ISS).

Le Pakistan a réagi, comparant le gouvernement indien à Don Quichotte chargeant des moulins à vent en croyant affronter des ennemis. Il a par ailleurs souligné que «chaque nation a la responsabilité d’éviter les actions qui peuvent mener à la militarisation» de l’espace.

Avertissements de Moscou

Pour sa part, Moscou, qui a au cours de ces dernières semaines signé des accords de non-déploiement d’armes dans l’espace avec plusieurs pays, met en garde contre une nouvelle course aux armements.

Fin février, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a estimé que les États-Unis et leurs alliés avaient procédé à la mise en œuvre de projets de déploiement d’armes offensives dans l’espace.

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