Le syndicat étudiant UNEF admet finalement l’existence de réunions interdites aux Blancs

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A l'université (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 17.03.2021
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La présidente de l’UNEF, Mélanie Luce, a admis que des réunions «en non-mixité» excluant les Blancs étaient organisées par son organisation.

Les milieux universitaires, déjà confrontés aux accusations d’«islamo-gauchisme», voient ressurgir la question des réunions «en non-mixité». Mélanie Luce, présidente de l’UNEF, a en effet difficilement admis sur Europe 1 que des personnes blanches ou «non-racisées» étaient exclues de certaines réunions.

Le syndicat avait déjà essuyé des critiques similaires liées à l’organisation de réunions interdites aux hommes cisgenres (personnes de sexe masculin se considérant uniquement comme telles) à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Mélanie Luce a d’ailleurs lié les deux situations, expliquant que les femmes comme les personnes «racisées» devaient pouvoir se réunir entre elles pour discuter des discriminations subies.

«Aujourd’hui quand on est une femme, on subit de la discrimination, donc on organise des réunions pour permettre aux femmes d’exprimer les discriminations qu’elles peuvent subir. On organise aussi des réunions pour permettre aux personnes touchées par le racisme de pouvoir exprimer ce qu’elles subissent […]. Oui, il y a des réunions qui s’organisent [entre personnes "racisées", ndlr], mais pour parler des discriminations», a-t-elle expliqué sur Europe 1.

La responsable a cependant assuré que ce type de réunions n’avait pas de caractère décisionnaire, mais servait simplement à échanger sur les discriminations. Elle a précisé que la lutte contre le racisme devait se faire «avec les personnes blanches et les personnes non-blanches».

«Safe space» et dérive de l’UNEF

La démarche de l’UNEF s’inspire du concept de «safe space», très en vogue dans les universités américaines, censé permettre à certains groupes sociaux ou raciaux de communiquer uniquement entre eux sur leur marginalisation.

Une démarche que certains critiquent, y voyant une entrave à la liberté d’expression. Le syndicat étudiant UNI avait notamment dénoncé cette attitude en septembre 2020, après les réunions non-mixtes à Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

«Ces organisations font des réunions en excluant certaines personnes, en considérant que leur présence pourrait empêcher les autres de s’exprimer. Voir l’UNEF partager ce type de message ne nous étonne pas, ce syndicat est devenu une organisation sectaire qui ne défend plus du tout les étudiants», expliquait ainsi au Figaro Guilhem Carayon, président de l’UNI.

Il faut dire que l’UNEF avait déjà été pointée du doigt sur d’autres sujets, comme le port du voile ou la défense de la laïcité, certains reprochant à l’organisation étudiante sa proximité avec les thèses indigénistes, voire avec une forme d’«islamo-gauchisme». Lors d’un rassemblement en hommage à Samuel Paty, Mélanie Luce et l’UNEF avaient d’ailleurs été huées, au cri de «Collabos!».

Pas de racisme antiblanc

Dans une intervention sur Europe 1, Mélanie Luce est par ailleurs revenue sur les accusations de racisme antiblanc, auxquelles certains membres de l’UNEF doivent faire face. La vice-présidente de l'UNEF Lille avait par exemple qualifié de «délire de petits Blancs» les réactions désolées après l’incendie de Notre-Dame de Paris.

Admettant que des «discriminations» pouvaient exister à l’encontre des personnes blanches, la représentante syndicale a refusé d’utiliser le terme de «racisme antiblanc», expliquant que celui-ci avait été créé par Jean-Marie Le Pen. Elle a ajouté que les discriminations à l’encontre des Blancs ne constituaient pas un racisme «organisé».

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