Des frégates russes détruisent des «ennemis» en mer Noire, arène d’exercices de l’Otan

© Sputnik . Vassili Batanov / Accéder à la base multimédiaLa frégate Amiral Marakov
La frégate Amiral Marakov - Sputnik Afrique, 1920, 23.03.2021
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Alors que l’Alliance atlantique a lancé des exercices navals en mer Noire qui doivent durer jusqu’au 29 mars, la flotte russe de la mer Noire s’est entraînée à un combat naval en repoussant une «attaque aux missiles».

Deux frégates russes se sont entraînées à éliminer des bâtiments «ennemis» en mer Noire où se déroulent actuellement des exercices de l'Otan, a fait savoir ce 23 mars le département de l'information de la flotte de cette mer.

«Les équipages des frégates Amiral Makarov et Amiral Essen ont réalisé un exercice de destruction d’un détachement de navires d’un ennemi conditionnel dans un site d'entraînement en mer Noire», a indiqué la flotte.

Selon le scénario de l'exercice, les services de renseignement côtiers ont découvert un drone non identifié survolant les navires de la flotte. Les militaires l’ont suivi pour découvrir que l'appareil s’est posé sur le pont d’un bâtiment d’un ennemi conventionnel. Le commandement de la flotte a chargé deux frégates de se rendre dans le secteur pour prévenir d’autres vols de drones.

L’Amiral Makarov et l’Amiral Essen ont découvert un détachement de navires de surface de l'ennemi conventionnel, mais ont été attaqués en essayant de les approcher. Les frégates ont engagé un combat naval et ont repoussé une attaque aux missiles en utilisant notamment des interférences actives et passives comme moyens de guerre électronique.

«L’artillerie navale des deux bâtiments a ensuite précisé l’algorithme d'action en vue de détruire les cibles de surface de l'ennemi conventionnel aux missiles et à l'artillerie», a précisé la flotte russe.

Le communiqué ajoute que la prochaine étape de l'entraînement des frégates sera un exercice conjoint avec des appareils de l’aviation embarquée et de la défense antiaérienne de la flotte.

La mer Noire est aujourd’hui l’arène d’exercices Sea Shield 21 qui sont dirigés par la Roumanie et qui regroupent des navires de Bulgarie, de Grèce, d'Espagne, des Pays-Bas, de Pologne, de Roumanie, des États-Unis et de Turquie.

Sea Shield 21

C’est le 19 mars que l’Otan a lancé les exercices Sea Shield 21 près des frontières russes sur fond de tensions dans les relations avec Moscou. Les manœuvres rassemblent plus de 2.400 militaires, 18 bâtiments de guerre et 10 avions de huit pays membres de l’Alliance.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait déclaré deux jours plus tôt que l’Alliance avait consolidé sa présence dans le secteur à la suite du «renforcement» de celle de la Russie.

Moscou constate ces derniers temps une activité particulièrement intense de l’Otan à proximité de ses frontières occidentales. Des chasseurs de mines, espagnol et grec, étaient entrés en mer Noire le 25 février suivis, le 17 mars, par la frégate espagnole Mendez Nunez. Début février, les destroyers américains USS Donald Cook et USS Porter ont quitté la mer Noire où ils avaient pris part à des exercices militaires.

L’Otan avait d’ailleurs confirmé fin 2020 avoir renforcé sa présence dans la région de la mer Noire «en réaction au conflit entre la Russie et l'Ukraine».

Quand l’Otan brandit «la menace russe»

Jens Stoltenberg a évoqué début mars l’initiative Otan 2030, soulignant qu'elle visait «à rendre l’Alliance encore plus forte à l’avenir» en ayant «un agenda prospectif et ambitieux […] qui lui permette de continuer à s’adapter».

Dans une lettre ouverte à Jens Stoltenberg, une organisation qui dit regrouper plusieurs hauts gradés de l’armée française ayant quitté le service au sein du Cercle de réflexion interarmées, s’élève contre le projet Otan 2030 et tient à «faire le point sur les causes et la réalité de cette menace russe».

«La lecture de ce projet Otan 2030 fait clairement ressortir un monument de paisible mauvaise foi, de tranquille désinformation et d'instrumentalisation de cette "menace russe", "menace" patiemment créée puis entretenue, de façon à "mettre au pas" les alliés européens derrière les États-Unis», indiquent les hauts gradés dans une tribune reprise par Capital.

Ils constatent «l’entreprise de séparation de la Russie d’avec l’Europe, patiemment menée au fil des années» par l’Otan.

Et ces efforts sont «aujourd’hui en bonne voie, puisque la Russie, enfin redevenue "la menace russe" justifie les exercices les plus provocateurs», ajoutent-ils.
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