Un policier enfile une djellaba lors d’une opération d’infiltration à Vesoul, les habitants dénoncent une «provocation»

© Sputnik . Oxana BobrovitchDes policiers
Des policiers - Sputnik Afrique, 1920, 24.03.2021
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Un policier a été filmé vêtu d’une djellaba en pleine opération antidrogue à Vesoul, une «provocation» pour les habitants, rapporte L’Est Républicain. La police affirme quant à elle que cette pratique est habituelle et respecte la déontologie.

Début février, une opération policière antistupéfiants à Vesoul a été brièvement filmée, montrant l’un des agents vêtu d’une djellaba pour infiltrer un groupe de dealers. Depuis, la vidéo a circulé parmi les habitants, lesquels dénoncent ce 22 mars une «provocation» auprès de L’Est Républicain.

La scène s’est déroulée dans le quartier du Montmarin, où cinq policiers ont préparé l’opération, l’un d’eux portant cette tenue traditionnelle afin de s’infiltrer parmi les suspects. «J’ai pensé à une blague. J’ai cru qu’il s’était déguisé», a commenté une habitante. 

Explications

Confirmant cette pratique auprès du quotidien, le commissaire Jonathan Biwand, directeur départemental de la sécurité publique en Haute-Saône, évoque une «initiative personnelle». «Un des policiers a eu l’idée de mettre une djellaba pour passer inaperçu, pour se rapprocher le plus possible de la cible et donner à ses collègues postés aux alentours le départ pour l’interpellation», a-t-il décrit.

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Deux agents RATP livraient des stupéfiants à Paris dans leur tenue professionnelle

Il précise par ailleurs que «le policier qui porte la tunique est de confession musulmane. On ne peut pas le taxer de racisme». Il assure également que l’opération s’est déroulée «en respectant le règlement et la déontologie».

L’opération n’a finalement mené à aucune interpellation. Les policiers ont été visés par des tirs de mortiers d’artifice, sans être touchés, indique le journal. «Des tirs parce qu’on a dérangé un trafic de stupéfiants, pas à cause de la djellaba», selon le commissaire. En décembre dernier, ils avaient déjà subi une attaque dans ce quartier, sans qu’il y ait de blessés.

«Se fondre dans la foule»

Christophe Ortigier, un agent de la BAC qui a participé à l’opération, explique que «le but du jeu était d’arriver à faire un contrôle en étant anonyme. Cela a marché puisqu’à un moment donné, [le policier] a traversé un groupe sans se faire remarquer».

S’il s’agit d’une première pour le quartier du Montmarin, il affirme que la pratique est «de coutume» à Paris, où il travaillait auparavant. Des brigadiers ont parfois été amenés à «se fondre dans la foule» lors de manifestations syndicales ou de Gilets jaunes, poursuit-il. «Au moment du contrôle, le brassard doit être visible», rappelle-t-il néanmoins.

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