«C’est l’islam de conquête»: l’imam de Drancy souhaite la dissolution de Millî Görüs

© AFP 2023 Fred Tanneau islam
islam   - Sputnik Afrique, 1920, 26.03.2021
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Sur Radio classique, Hassen Chalghoumi a commenté la controverse qui entoure la mosquée de Strasbourg. Il dénonce une offensive de l’islam politique et demande la dissolution de l’association proturque Millî Görüs qui appuie la construction de l’édifice.

La subvention de la mairie de Strasbourg pour la construction de la mosquée Eyyub Sultan a fait réagir Hassen Chalghoumi sur Radio classique. Comme le ministre de l’Intérieur avant lui, l’imam de Drancy dénonce «l’ingérence» de la Turquie dans le projet via l’organisation Millî Görüs qui soutient le chantier.

Dénonçant les accointances de l’association avec le Président turc, il est scandalisé qu’une organisation radicale puisse être appuyée par la municipalité dans une ville comme Strasbourg, victime d’un attentat islamiste en 2018.

«Je n’arrive pas à comprendre comment une ville comme Strasbourg, qui a été touchée dans sa chair par le terrorisme, peut être complice d’organisations islamopolitique, d’organisations étrangères au service d’Erdogan, l’homme qui a menacé la France, massacré les Kurdes, et aidé Daech* […]. C’est une insulte aux victimes des terroristes!», lâche-t-il sur Radio classique.

L’imam de Drancy a directement interpellé le gouvernement, demandant une dissolution de Millî Görüs. Il a rappelé les efforts entrepris contre d’autres associations soupçonnées de radicalisme, comme le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France) ou Barakacity, finalement forcées de cesser leurs activités.

Islam politique

Au-delà de l’association proturque qui avait refusé de signer la charte des principes pour l'islam de France, Hassen Chalghoumi critique l’avancée globale de l’islam politique en France. Il s’interroge sur la nécessité de construire une telle mosquée cathédrale à Strasbourg et d’y dépenser plus de 32 millions d’euros. Une fois sorti de terre, l’édifice devrait en effet compter parmi les plus grandes mosquées d’Europe.

«Ce n’est pas l’islam spirituel, c’est l’islam de conquête, l’islam politique. C’est de la provocation. C’est la même politique qu’à Istanbul, lorsque l’église Sainte-Sophie devient une mosquée», estime-t-il sur les ondes de la radio privée.

Que cette polémique naisse à Strasbourg, siège du Parlement européen est également un «signe» pour l’imam de Drancy qui y voit une volonté des islamistes «d’aller vers la capitale de l’Europe».

Responsabilité des élus

S’il critique la subvention accordée au chantier par la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian (EELV), l’imam met plus largement en cause la complaisance des élus locaux vis-à-vis de l’islamisme radical. Il dénonce un manque de fermeté, notamment sur le principe de laïcité, qui favorise le «séparatisme».

«Je pense qu’il y a beaucoup d’élus complices, sinon l’islamisme n’existerait pas autant. Si chaque responsable sur sa ville était vraiment garant de la laïcité, défenseur du vivre-ensemble contre l’extrémisme religieux, il n’y aurait pas ces islamistes et ce communautarisme», renchérit-il.

Un discours proche de celui de Marlène Schiappa qui avait fustigé mardi 23 mars sur LCI l’attitude des maires EELV quant aux thèses islamistes.

Déjà menacé pour diverses prises de position, notamment suite à l’assassinat de Samuel Paty auquel il avait rendu hommage, Hassen Chalghoumi souligne que ses propos sur la mosquée de Strasbourg lui ont valu des attaques, son numéro de téléphone s’étant retrouvé sur les réseaux sociaux, affirme-t-il.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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