La famille d’un homme égorgé au cutter à Grenoble attaque en justice les psychiatres

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Justice - Sputnik Afrique, 1920, 28.03.2021
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Le milieu psychiatrique est visé par une plainte pour «homicide involontaire» déposée par la famille d'un quinquagénaire égorgé au cutter en février à Grenoble. Leur avocat reproche à la profession auprès du Parisien le suivi psychiatrique de la patiente à l’origine du meurtre.

La famille d'un quinquagénaire égorgé au cutter en février à Grenoble a déposé plainte contre l’ensemble du milieu psychiatrique qui avait constaté une «dangerosité potentielle» chez la suspecte de l’homicide, rapporte le vendredi 26 mars Le Parisien.

Selon l’avocat de la famille, la suspecte «faisait l'objet de soins à la demande du représentant de l'État (SDRE), quasiment depuis 30 ans, suite à un passage à l'acte violent dans le milieu intrafamilial».

«Le matin même des faits, cette femme avait assisté aux obsèques de sa fille, décédée d'une maladie. Elle devait donc être déstabilisée par cette situation. Quel moyen a-t-on mis en œuvre sur le plan médical pour l'accompagner dans de telles circonstances?»

Il note qu’«il était donc du rôle des médecins qui la suivaient d'apprécier sa dangerosité» étant donné que «son suivi depuis des années en SDRE signifiait que cette femme pouvait compromettre la sécurité des personnes».

«Et une telle responsabilité ne s'arrête pas aux portes de l'hôpital», lance-t-il auprès du Parisien.

Les circonstances des faits

Les faits remontent au 22 février lorsqu’un inconnu a appelé les secours vers 13h dans le quartier de Teisseire. Arrivés sur les lieux, ils ont découvert un homme de 52 ans ayant reçu un coup de cutter à la gorge. Mais malgré les tentatives de réanimation, la victime a succombé à ses blessures, indique Le Dauphiné libéré.

Le 25 février, la police a placé en garde à vue une femme de 57 ans, diagnostiquée schizophrène et suivie psychiatriquement, qui a ensuite reconnu les faits en présence de son avocat, expliquant que «des voix lui demandaient de le faire». Elle a fait l'objet d'une mesure d'hospitalisation sous contrainte, indique l’AFP.

Un autre agression à Grenoble

Une autre affaire de ce genre largement médiatisée est survenue en 2008 lorsqu'un jeune homme de 26 ans avait été poignardé dans la rue par un patient schizophrène de l’hôpital de Saint-Egrève, qui s’était enfui du parc où son praticien l’avait autorisé à sortir sans surveillance.

Finalement, son psychiatre avait écopé le 15 mai 2018 de 18 mois de prison avec sursis par la cour d’appel, pour homicide involontaire. La chambre criminelle de la cour de cassation a rejeté le 22 mars 2019 son pourvoi.

«Il énonce que le médecin psychiatre n’avait pas accompli les diligences normales compte tenu de la nature de ses missions ou de ses fonctions, ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait et a ainsi commis une faute caractérisée en autorisant les sorties d’un patient réputé dangereux», avait alors indiqué au Dauphiné libéré le même avocat que celui qui a représenté la famille de la victime égorgée en février dernier.
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