«EELV est complaisant avec l'islamisme radical»: LREM continue d’attaquer le parti écologiste

© AP Photo / Laurent Cipriani, FileMarlène Schiappa
Marlène Schiappa  - Sputnik Afrique, 1920, 29.03.2021
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La maire EELV de Strasbourg, critiquée de toutes parts pour avoir accordé une subvention de 2,5 millions d'euros à la future mosquée d’une organisation pro-turque accusée de promouvoir l'islam radical, a une nouvelle fois été prise à partie par Marlène Schiappa. Une intensification des attaques à l’approche de scrutins régionaux et nationaux.

Invitée ce 29 mars sur RTL, Marlène Schiappa continue de s’en prendre à Europe Écologie-Les Verts (EELV) à l’approche des élections. Elle blâme ainsi la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian pour avoir accordé des subventions à la future grande mosquée de la ville.

​«La maire de Strasbourg doit renoncer à ce financement», estime la ministre déléguée, essayant ainsi d’empêcher la construction du lieu de culte par l'organisation pro-turque Millî Görüş accusée de promouvoir l'islam radical.

EELV avait déjà fait part de son intention de porter plainte pour diffamation contre Gérald Darmanin et elle-même le 27 mars, suscitant une réaction de Marlène Schiappa qui a accusé le parti écologiste de «faire du Charles Pasqua bas de gamme, c'est-à-dire qu'ils [les écologistes, ndlr] créent une affaire dans l'affaire, dans l'affaire, pour qu'on ne se souvienne plus de l'affaire initiale» à savoir le financement de cette mosquée.

De «nouveaux outils» évoqués

Marlène Schiappa affirme ne toujours pas avoir de réponse, et ce depuis des jours, à la question de savoir «pourquoi Europe Écologie-Les Verts tient à financer des groupes qui ont des accointances avec l'islam politique», car l'organisation Millî Görüş a notamment refusé de signer la Charte des principes pour l’islam de France présentée le 18 janvier par l’exécutif.

«Europe Écologie-Les Verts est un parti qui est complaisant avec l'islamisme radical», en déduit-elle.

En outre, la ministre déléguée a promis de «nouveaux outils» comme le «contrat d'engagement républicain» dans le cadre du projet de loi contre les séparatismes qui doit arriver le 30 mars au Sénat pour faire l’objet d’un examen du texte en séance publique.

«Ce contrat permettra de demander aux associations de s'engager pour les valeurs de la République. Et lorsqu'elles ne les respecteront pas, on pourra cesser les financements et se faire rembourser.»

Une mosquée très controversée

La construction de la mosquée de Strasbourg a cristallisé ces dernières semaines des tensions autour de la laïcité et la question de l’islam radical.

Invitée le 23 mars sur LCI, Marlène Schiappa avait déjà pointé du doigt l’attitude de la maire Jeanne Barseghian (EELV) à ce sujet en l’accusant de «flirter de plus en plus dangereusement avec les thèses de l’islamisme radical».

Avant Marlène Schiappa, le ministère de l’Intérieur était déjà monté au créneau sur BFM TV, pointant lui aussi le radicalisme de l’association pro-turque Millî Görüs, et évoquant une «ingérence étrangère».

La discorde porte sur une subvention de 2,5 millions d'euros allouée par la municipalité à la construction de la mosquée, financement permis par les lois concordataires en Alsace. Une fois sortie de terre, la mosquée comptera parmi les plus grandes d’Europe.

Une stratégie du gouvernement?

Cependant Julien Bayou, le secrétaire national des Verts, estime auprès de Libération que ces attaques rentrent dans le cadre d’une stratégie offensive du gouvernement ciblant des membres d’EELV.

«On constate que le gouvernement, et en particulier Gérald Darmanin, trouve Marine Le Pen trop molle, mais qu’il n’a jamais de mots assez durs quand il s’agit des écologistes. On a le sentiment qu’on dérange ou qu’on inquiète. Chaque semaine il y a une nouvelle polémique destinée à nous salir», indique-t-il.

Ainsi, Julien Bayou a reproché au gouvernement «des tentatives de diversion» visant à rejeter «le fiasco de la gestion de la crise sanitaire». Auparavant, il avait expliqué le 24 mars dans un communiqué que le parti de la majorité «n'hésite pas à diffamer ses opposants politiques et à chercher à les discréditer» à l'approche d'élections.

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