Macron «n'a pas cru au vaccin»: un député tacle l’exécutif sur la gestion de la crise

© AFP 2023 ANNE-CHRISTINE POUJOULATcampagne vaccinale en France, le 2 mars 2021
campagne vaccinale en France, le 2 mars 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 31.03.2021
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Attaqué mardi à l'Assemblée nationale par le député socialiste David Habib sur la stratégie vaccinale et le confinement, Olivier Véran a dû se défendre en affirmant que le gouvernent «a été capable d'évoluer» depuis le début de la pandémie. Un nouveau tour de vis n’est pourtant pas exclu alors que le Président prendra la parole dans la soirée.

Ce mardi 30 mars les échanges lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale ont été musclés. Alors que la situation sanitaire reste tendue, le ministre de la Santé a dû s’expliquer sur la gestion de la crise.

«Parier sur la santé des Français»?

C’est le député socialiste des Pyrénées-Atlantiques David Habib qui s'en est pris à Olivier Véran, lui reprochant la stratégie vaccinale mais aussi de ne pas avoir pris en compte les avertissements des scientifiques.

«Le 29 janvier le chef de l’État sait que les scientifiques annoncent pour mars et avril une troisième vague. Il n’en tient pas compte. Il fait […] un pari, comme si on pouvait parier sur la santé des Français», a commencé le député.

Il a ensuite critiqué la décision du Président de «vivre avec» le virus et a fustigé la stratégie vaccinale: «Rien n’était prêt».

«En vérité, le chef de l’État n’a pas cru au vaccin», a-t-il supposé.

«Il vous faut entendre les médecins, les enseignants, les élus, le Parlement. Un homme seul ne peut pas décider pour 66 millions d’habitants», a conclu l’élu en se référant au Président.

​En réponse Véran a défendu la stratégie gouvernementale: «En 13 mois de crise, le Président n'a pas fait de pari. […] Nous avons été capables d'évoluer dans l'arsenal de mesures pour protéger la population à mesure que les connaissances sur le virus évoluaient aussi».

Selon le ministre, «un confinement adapté» a permis de maintenir les écoles ouvertes, et le couvre-feu a suffi à «éviter un confinement généralisé de plus de trois mois comme celui qu’ont connu les Allemands, de deux mois comme celui qu’ont connu les Anglais, et d’éviter un confinement répétitif comme les Italiens».

Véran a déclaré que le gouvernement allait pousser «jusqu’au bout des mesures innovantes» pour contenir le Covid-19 et «maintenir les libertés» des Français.

Enfin, le ministre a invité ceux qui critiquent la stratégie de l’exécutif à proposer «de bonnes idées». «Vous pouvez critiquer mais vous pouvez également proposer […]. Vous savez, notre porte est toujours ouverte».

«Le Covid en France, c’est l’équivalent d’un Airbus qui s’écrase chaque jour»

David Habib n’a pas mâché ses mots non plus. «Le Covid en France, c’est l’équivalent d’un Airbus qui s’écrase chaque jour», a-t-il dit, alors qu’au 30 mars 30.702 cas journaliers ont été recensés en France.

Actuellement, 5.072 personnes atteintes du Covid-19 sont soignées dans des services de réanimation, ce qui dépasse le taux maximal de la deuxième vague. Au pic de la première vague, au printemps 2020, le nombre de patients en réanimation était monté à environ 7.000.

Quant à la campagne vaccinale, quasiment huit millions de personnes ont pour l'instant reçu une première injection, dont 2,7 millions ont pu bénéficier de la seconde.

L’exécutif va poursuivre la gestion territorialisée de la crise, a dit Olivier Véran à l’Assemblée. Face à l’aggravation de la situation sanitaire, 19 départements font désormais l'objet de mesures de restrictions renforcées en plus du couvre-feu national en vigueur depuis octobre.

Dans ce contexte tendu l’Élysée a annoncé que le chef de l’État s’exprimerait dans la soirée de 31 mars. Il n’est pas exclu qu’il puisse fermer les écoles qui restent pour le moment ouvertes.

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