Interpellé par des jeunes sur l’allégement du couvre-feu en vigueur en France depuis la mi-janvier lors d’un déplacement en Seine-Saint-Denis le 1er mars, Emmanuel Macron leur avait demandé de tenir «encore quelques semaines», de «quatre à six». Aujourd’hui, six semaines plus tard et en plein troisième confinement, certains internautes rappellent cette demande du Président.
Vous vous rappelez quand Macron disait “il faut encore tenir 4 à 6 semaines” ?
— Alexis Poulin (@Poulin2012) April 12, 2021
Et bien, c’était il y a 6 semaines.
De rien. pic.twitter.com/MnVXv6aDLK
Depuis le début de l’année, l’exécutif mise sur une stratégie régionale dans la lutte contre le coronavirus, instaurant d’abord un confinement durant le week-end, puis la fermeture des commerces non essentiels et la limitation des déplacements en journée dans un rayon de 10 kilomètres à l’échelle locale. Néanmoins, compte tenu de la dynamique négative de la propagation du virus, le gouvernement a une nouvelle fois opté fin mars pour une stratégie nationale, l’efficacité des mesures régionales n’étant pas suffisante.
Ainsi, dès le 3 avril, le reconfinement visant à freiner la troisième vague de l’épidémie, que les autorités préféraient appeler «mesures de freinage», a été entendu à tout l’Hexagone. Mais six semaines plus tard, la France est encore plus loin de l’assouplissement qu’elle ne l’était début mars. Pourquoi?
Détérioration de la situation sanitaire
Malgré l’arrivée du beau temps, les indicateurs sur la situation sanitaire ne cessent d’inquiéter, la France s’apprêtant à franchir le seuil des 100.000 décès liés au Covid-19. Selon les chiffres publiés par les autorités sanitaires le 12 avril, le nombre de patients traités en soins intensifs est désormais légèrement inférieur à 6.000.
Condamnant l’attitude de l'exécutif face à l’épidémie, l'infectiologue Gilles Pialoux n’a pas mâché ses mots ce mardi 13 avril sur BFM TV. Faisant allusion au nombre quotidien de morts du Covid-19, «c'est-à-dire 300-340 décès», il évoque un «choix politique» d'accepter que «chaque jour un Boeing s'écrase».
L’avancée de la vaccination?
S’il y a six semaines Emmanuel Macron tablait sur cette date pour l’assouplissement des restrictions, c’est en raison des effets estompés de l’accélération de la vaccination. Pourtant, on ne semble pas en être là aujourd’hui. Certes à partir du 12 avril la vaccination a été ouverte aux plus de 55 ans, mais la question du nombre de doses disponibles continue à préoccuper, notamment concernant la recommandation d’une «pause» de la part des autorités sanitaires américaines dans l’utilisation du vaccin de Johnson & Johnson, le quatrième autorisé sur le territoire français.
Alors que la vaccination contre le Covid-19 qui a débuté dans l’Hexagone le 27 décembre dernier vient de dépasser le seuil des 10 millions de personnes ayant reçu au moins une première injection, l’objectif du gouvernement d’en vacciner 20 millions à la mi-mai, soit 10 millions supplémentaires en un seul mois, semble difficilement réalisable.
À quand la réouverture?
S’adressant aux Français le 31 mars, le Président de la République a annoncé que «les efforts d’avril» conjugués au «déploiement de la vaccination» permettront «à partir de la mi-mai» de commencer à rouvrir progressivement le pays. Néanmoins, les Français restent pessimistes quant à une telle perspective, probablement à cause de l’expérience précédente. Selon le récent sondage d’Elabe «L’Opinion en direct», 68% des sondés pensent que la réouverture de certains lieux de culture et des terrasses avec des règles strictes sera encore reportée.