«Il y a plus de gens pour vous accueillir que de patients»: un flop constaté dans plusieurs centres de vaccination

© REUTERS / ERIC GAILLARDUn centre de vaccination à Nice (archive photo)
Un centre de vaccination à Nice (archive photo) - Sputnik Afrique, 1920, 19.04.2021
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Les professionnels prioritaires étaient appelés à se faire vacciner le week-end des 17 et 18 avril. Plusieurs centres sont pourtant restés presque vides, parfois à cause d’un manque de communication, mais surtout par refus de se faire injecter l’AstraZeneca.

L’opération de vaccination des professionnels prioritaires (pompiers, forces de l’ordre, enseignants) de plus de 55 ans n’a pas été un succès partout en France. Certains centres ont vacciné à peine quelques dizaines de personnes en deux jours, et ce pour plusieurs raisons.

L’AFP, présente dans la caserne de pompiers Masséna, dans le XIIIe arrondissement de Paris, y a constaté une faible affluence. «Il y a plus de gens pour vous accueillir que de patients, c'est-à-dire qu'il y a très peu de monde», a témoigné une enseignante qui y a reçu une dose d’AstraZeneca. À l’entrée, une pancarte indiquait qu’il s’agissait de l’unique vaccin disponible.

Méfiance envers l’AstraZeneca

La méfiance générée par le produit britannico-suédois semble avoir été un problème dans plusieurs centres de l’Hexagone. À Amiens (Somme), une grosse centaine de personnes a été vaccinée, alors que la capacité était de 200. «Faites la même chose avec Pfizer ou Moderna et vous aurez la queue dehors!», a fustigé Stéphane Haussoulier, président du conseil départemental.

À Beauvais (Oise), où le centre peut vacciner 600 personnes par jour, 120 personnes se sont présentées le samedi. «Les gens se laissent dominer par cette peur alors qu’on risque bien plus à attraper le Covid qu’à se faire vacciner par l’AstraZeneca», a déclaré la préfète Corinne Orzechowski sur BFM TV. Le même jour, Tours (Indre-et-Loire) n’a vacciné que 80 personnes. «Nous n’avons pas rencontré notre public», a déploré le directeur de cabinet de la préfecture auprès de La Nouvelle République.

Même déception à Saint-Priest, dans l’agglomération lyonnaise, où 300 injections ont été réalisées en deux jours dans un centre de vaccination temporaire d’une capacité de 1.500 personnes, selon la chaîne d’info en continu. Seul le vaccin d’AstraZeneca y était administré. En comparaison, le stade Groupama à Lyon a affiché complet avec 2.000 vaccination le 17 avril, et lui n’utilisait que des doses de Pfizer.

L’un des plus gros échecs du week-end a été rapporté à Nice, qui a fermé ses portes samedi en milieu de journée faute de candidats, et n’a pas rouvert le lendemain. Il proposait des doses d’AstraZeneca. «Nous avons eu seulement 58 personnes qui se sont présentées ce matin pour 4.000 doses de vaccin disponibles», a indiqué la préfecture des Alpes-Maritimes à l’AFP.

Communication tardive

Outre le type de vaccin, c’est aussi la communication du gouvernement qui est mise en cause. «La décision n'a été prise que tardivement jeudi, et la police nationale et l'Éducation nationale n'ont pu prévenir leurs effectifs que vendredi, c'était un peu juste», a expliqué à Nice-Matin Véronique Borré, directrice de l’Agence de sécurité sanitaire environnementale et de gestion des risques.

À Saint-Priest et à Tours, cette raison a également été évoquée, certains professionnels n’ayant été prévenus par mail que le vendredi soir, voire le samedi matin, en période de vacances scolaires.

Âge trop restreint?

Enfin, des syndicats d’enseignants, dont le SNES (Syndicat national des enseignements de second degré) et le SNALC (Syndicat national des lycées et collèges), se sont plaint que les critères d’âge étaient trop restrictifs, et qu’il aurait fallu ouvrir la vaccination aux moins de 55 ans. Gendarmes et policiers se situent essentiellement sous cette limite, rappelle La Nouvelle République.

«Ils nous disent qu’on est prioritaires mais c’est totalement faux. Aujourd’hui toute personne qui a plus de 55 ans peut se faire vacciner. Si on était vraiment prioritaires, ils nous auraient vaccinés depuis des semaines», a fustigé auprès du quotidien local un professeur de tout juste 55 ans.

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