Un ex-leader musulman américain visé par des plaintes pour violences conjugales et harcèlement

© REUTERS / Mohsin RazaUn musulman lisant le Coran (photo d'archives)
Un musulman lisant le Coran (photo d'archives) - Sputnik Afrique, 1920, 19.04.2021
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Hassan Shibly, l’ex-leader de la section floridienne du CAIR, l’équivalent américain du CCIF, est visé par une plainte pour violences conjugales, et d’autres femmes l’accusent de harcèlement sexuel, informe NPR. Le CAIR avait proposé ses propres locaux à Washington au CCIF après que sa dissolution a été annoncée en France.

Pendant une dizaine d’années, Hassan Shibly a dirigé le Council on American-Islamic Relations (CAIR) en Floride, mais a démissionné en janvier 2021 après que son ex-femme l’a accusé de violences conjugales. Dans les mois qui ont suivi, d’autres femmes se sont manifestées, se déclarant victimes d’abus émotionnel et d’inconduite sexuelle de sa part, révèle NPR, la radio du service public américain.

Fin décembre 2020, Imane Sadrati, ancienne épouse du leader musulman et mère de trois enfants, a publié une vidéo sur GoFundMe, demandant de l’aide après que son mari violent lui a coupé les vivres.

«Pendant des années, j'ai été dans une relation abusive, et la situation à la maison est devenue insupportable», a-t-elle déclaré.

L’enquête de NPR, se basant sur le témoignage d’une demi-douzaine de femmes, de messages sur les réseaux sociaux et d’échanges de mails, dresse le portrait d’un homme qui faisait usage de sa position et son influence pour «séduire des femmes et intimider ses détracteurs en toute impunité». Selon plusieurs anciens employés, des dirigeants de l’organisation avaient connaissance du comportement de M.Shibly depuis 2016, mais n’ont pas «réussi à traiter adéquatement la situation».

Démenti

Par ailleurs, l’homme a conclu des contrats de mariage religieux avec d’autres femmes, qu’il décrit comme des «fréquentations» alors qu’il était encore légalement lié à son épouse, dont il est divorcé uniquement selon la tradition islamique. Interrogé par NPR, il assure s’être marié lorsqu’il était déjà séparé de sa femme, et avec la permission de cette dernière.

Il nie les accusations de violences conjugales: «Elle utilise ma position et le système juridique pour obtenir un avantage dans notre processus de divorce en cours».

Concernant les accusations d’autres femmes de harcèlement sexuel et d’intimidation sur le lieu de travail, il affirme qu’il s’agit d’une campagne visant à «m’humilier et à me blesser» et à salir son travail au sein du CAIR, précisant que de nombreuses allégations sont «indubitablement fausses».

Liens avec le CCIF

Équivalent américain du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), le CAIR l’avait publiquement soutenu après sa dissolution en France. Dans un communiqué du 4 décembre, l’association américaine a indiqué avoir «offert un local dans son siège à Capitol Hill à Washington à l’organisation musulmane française de lutte contre le racisme, récemment fermée par le gouvernement de ce pays dans le cadre d’une répression contre la communauté musulmane et de ses droits légaux».

Un soutien qu’a rappelé sur Twitter l’écrivaine et journaliste Zineb El Rhazoui. «Je tiens à préciser que le CAIR avait publié un communiqué déconseillant aux musulmans des USA de se rendre en France après la décapitation de Samuel Paty». En effet, le 27 octobre, l’organisation diffusait un message en ce sens, évoquant une campagne «hypocrite et dangereuse» du gouvernement français à l’égard des musulmans.

Depuis sa dissolution, le CCIF a indiqué avoir redéployé «une large partie de ses activités à l’étranger». Outre les États-Unis, sa structure semble s’être reformée à Bruxelles, où est apparu un «Collectif contre l’islamophobie en Europe» (CCIE), a rapporté Le Monde en février. «Je considère qu’il est extrêmement dangereux de laisser une telle organisation s’implanter en Belgique compte tenu des agissements de ses membres en France», avait commenté le député belge Denis Ducarme.

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