Après une passe d’armes avec la Russie le Premier ministre tchèque s’attaque à l’UE

© AP Photo / Petr David JosekAndrej Babiš
Andrej Babiš - Sputnik Afrique, 1920, 26.04.2021
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Après avoir pris la tête du conflit diplomatique avec la Russie, le Premier ministre tchèque s’est attaqué au rapport d’audit final de la Commission européenne concernant les allégations de conflit d’intérêts prononcées à son encontre. Il a affirmé qu’il s’agissait de mensonges et que l’audit en question avait été manipulé.

Le Premier ministre tchèque Andrej Babis, qui a déclenché le 17 avril un conflit diplomatique avec la Russie, s’en est pris samedi 24 avril à la Commission européenne.

Selon le rapport d’audit final de cette dernière, M.Babis a enfreint les règles sur les conflits d'intérêts en raison de son contrôle des fonds fiduciaires auxquels il a transféré son empire commercial Agrofert en février 2017 pour être en conformité avec la loi, rapporte Euractiv.

Cela a indigné le Premier ministre qui a jugé, sur CNN Prima News, «scandaleux qu’un fonctionnaire de Bruxelles de second zone ose interpréter la loi tchèque», ajoutant que le rapport «avait été manipulé».

«La Tchéquie doit se défendre. Nous ne sommes pas une colonie de Bruxelles.»

«L’audit n’apporte rien de nouveau. Il présente des mensonges répétés des auditeurs organisés par des informateurs du Parti pirate», a-t-il affirmé, en faisant référence au parti d’opposition qui se trouve actuellement en tête des sondages d’opinion avant les élections législatives d’octobre. Il devance ainsi le mouvement ANO de M. Babis pour la première fois depuis 2017.

Selon le rapport final, la République tchèque devrait restituer les subventions accordées à Agrofert Holding, un géant de l’agrochimie qui appartenait autrefois à Andrej Babis.

Le contrôle des deux fonds

Euractiv indique que les auditeurs ont constaté que le Premier ministre contrôlait toujours Agrofert et que la République tchèque devrait donc rembourser des subventions d’une valeur de plus de 10 millions d’euros.

«M. Babis contrôle donc les deux fonds fiduciaires et, à travers ces fonds fiduciaires, il contrôle également le groupe Agrofert», ont écrit les commissaires aux comptes dans le rapport final publié vendredi.

L’État tchèque réfute les conclusions des auditeurs depuis 2019.

«La République tchèque ne rendra pas d’argent», a affirmé le Premier ministre dimanche 25 avril sur CNN Prima News, ajoutant qu’il n’avait aucune influence sur le versement des subventions européennes.

Un Premier ministre à l’origine d’expulsions de diplomates

Depuis samedi dernier, le chef du gouvernement tchèque se trouve aussi sous le feu des projecteurs après avoir donné le coup d’envoi d’un conflit diplomatique avec la Russie.

Le 17 avril, il a déclaré que Prague soupçonnait les services secrets russes d’être impliqués dans les explosions survenues au dépôt de munitions de Vrbetice, à 330 kilomètres au sud-est de Prague, en 2014.

Suite à ces accusations, qualifiées de scandaleuses et infondées par le Kremlin, Prague a expulsé 18 diplomates russes. En réponse, la Russie a déclaré 20 employés de l’ambassade tchèque personae non gratae.

Le 22 avril la République tchèque a annoncé qu’environ 70 autres employés seraient expulsés avant fin mai, poussant Moscou à exiger que le personnel russe de l’ambassade tchèque soit réduit.

Au total, 35 diplomates et 46 membres du personnel administratif et technique quitteront l’ambassade de Russie à Prague d’ici fin mai. L’ambassade tchèque à Moscou se verra priver de 16 diplomates, quatre membres du personnel administratif et technique et 91 contrats locaux, selon le ministère russe des Affaires étrangères.

La Slovaquie, les pays baltes et la Pologne ont procédé à des expulsions solidaires de diplomates russes.

Ce lundi 26 avril, ils ont été suivi par la Roumanie.

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