«Pas de quoi casser trois pattes à un canard»: un signataire de la tribune des militaires démonte le gouvernement

© AFP 2023 Dominique FagetMilitaires français
Militaires français - Sputnik Afrique, 1920, 27.04.2021
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Un général ayant signé la tribune de Valeurs actuelles s’est étonné que celle-ci fasse à ce point bouillir le gouvernement. Sur CNews, il a dénoncé des réactions disproportionnées.

La tribune de militaires parue dans Valeurs actuelles n’en finit plus de faire parler d’elle. Alors que la ministre des Armées, Florence Parly, envisage des sanctions contre ses signataires, l’un d’entre eux, Dominique Delawarde, s’est insurgé sur CNews.

L’ex-général de Brigade a critiqué les attaques de certains membres du gouvernement, les accusant de «réagir avec violence contre les donneurs d’alertes». Il a particulièrement ciblé Florence Parly, qui avait accusé les militaires d’«attiser les flammes de la haine» dans Libération.

«Elle s’excite bêtement, lisez le texte, vous verrez qu’il n’y a pas matière à casser trois pattes à un canard […] La réaction hystérique est contreproductive pour le gouvernement. Ils ont attiré l’attention sur quelque chose qui serait finalement passé inaperçu, comme d’habitude, les médias n’en parlant pas», a ainsi déclaré Dominique Delawarde sur CNews.

Le général à la retraite a encore précisé que la tribune avait été rédigée fin mars, puis publiée sur un blog le 14 avril, avant d’être reprise dans Valeurs actuelles le 21 avril. Il s’est insurgé contre le fait que les critiques ne retiennent que cette dernière date, pour faire la comparaison avec le putsch des généraux du 21 avril 1961, contre de Gaulle.

Cet argument avait notamment été avancé par Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, qui avait affirmé que le choix des dates «n’était pas gratuit», sur Franceinfo.

Une tribune polémique

La tribune, signée par 20 généraux et une centaine de haut gradés, en appelait directement au Président de la République pour mettre fin au «délitement de la patrie». Les militaires s’inquiétaient notamment des dérives «d’un certain antiracisme», attisant selon eux les braises d’une «guerre raciale». Le risque d’une partition dans certains quartiers, sous la menace de «l’islamisme et [des] hordes de banlieue» était également pointé du doigt.

Outre les remontrances du gouvernement, les signataires ont encore essuyé les critiques d’une partie de la gauche. Jean-Luc Mélenchon a notamment dénoncé l’œuvre d’«une poignée d’exaltés» et de «factieux», demandant à ce que «soient châtiés les coupables».

Le député LFI Éric Coquerel a pour sa part fustigé une tribune en forme de «chasse aux sorcières», débouchant sur des «menaces de guerre civile».

Contacté par Sputnik, Jean-Pierre Fabre-Bernadac, initiateur de la tribune a réagi à cette levée de boucliers, critiquant une «gauche apatride» mue par la peur.

«La France est un peu comme un immeuble en flammes et à ce moment-là, des pompiers arrivent pour éteindre l’incendie […] Nous, on veut être ces pompiers et la gauche nous dit “Non, c’est vous les pyromanes”», a-t-il notamment déclaré.

De l’autre côté de l’échiquier politique, Marine Le Pen a invité les signataires de la tribune à se joindre à elle, dans une réponse publiée par Valeurs actuelles.

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