«Bicot, tu passes sous le capot aujourd’hui!»: un homme victime d’une agression raciste dans le Jura – vidéo

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voiture - Sputnik Afrique, 1920, 28.04.2021
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Un septuagénaire a été placé en garde à vue pour avoir insulté et tenté d’écraser un quadragénaire à Dole, dans le Jura, a priori en raison de ses origines nord-africaines, indique L’Est républicain. La victime, touchée par le véhicule, pourrait être immobilisée pendant 30 jours.

Mercredi 21 avril, Adil Sefrioui était victime d’une violente agression raciste, un septuagénaire ayant tenté de l’écraser avec son véhicule après l’avoir insulté plusieurs fois sur ses origines. L’homme âgé a été placé en garde à vue ce lundi, tandis que la victime souffre de multiples blessures, informe L’Est républicain.

Adil, électricien d’une quarantaine d’années et d’origine nord-africaine, était d’abord intrigué par cet homme qui rôdait devant sa maison, prenant des photos, selon lui, de sa maison et de ses enfants qui jouaient dehors. Lorsqu’il est venu l’interpeller, la tension est rapidement montée. «Aaah, bicot, tu passes sous le capot aujourd’hui!», lui a lancé le retraité, d’après le témoignage qu’il a livré au quotidien local.

Répétant cette insulte à plusieurs reprises, le septuagénaire s’est ensuite emparé d’un outil qui semble être une clé démonte roue et s’est avancé vers le quadragénaire, le tout filmé par la femme de ce dernier. «J’ai essayé de l’en empêcher avec un coup de pied mais ça ne l’a pas calmé», a reconnu Adil. Son agresseur est ensuite remonté dans son véhicule, qu’Adil a tenté de retenir en attendant l’arrivée de la police.

Comme le montre l’extrait vidéo partagé sur Twitter, le vieil homme semblait s’éloigner en voiture, mais est revenu de plus belle, tentant de faucher sa victime. Les panneaux de bois devant sa terrasse ont été brisés, tandis qu’Adil s’est retrouvé sur le capot.

«J’étais appuyé sur le pare-brise et je regardais sa main sur le pommeau des vitesses en me disant que s’il passe en marche arrière, c’est pour m’achever. Quand il l’a fait, j’ai sauté dans le jardin le plus loin possible», a-t-il raconté.

Arrestation

Cinq jours après les faits, l’agresseur a été interpellé et placé en garde à vue, laquelle s’est prolongée jusqu’à ce mardi, a fait savoir le procureur de la république du Jura à L’Est républicain. L’homme a indiqué n’avoir voulu que se défendre. Les enquêteurs procéderont à l’audition de témoins afin de reconstituer les faits, notamment comment l’altercation a commencé.

D’après le service des urgences de l’hôpital de Dole, Adil pourrait être immobilisé pendant 30 jours, mais il doit encore voir un médecin légiste afin de connaître son nombre de jours d’incapacité totale de travail (ITT), ce qui sert à la justice pour évaluer la gravité du préjudice. Il souffre de fractures au nez, à la main, et porte une minerve autour du cou, précise le journal. Contacté par Sputnik, le tribunal judiciaire de Lons-le-Saunier n’a pas été en mesure de nous indiquer quelles poursuites judiciaires seront engagées.

Propos racistes à Marseille

Après «bicot», c’est le terme «ratonnade» qui a mis dans la tourmente Christian Tommasini, président d’un club nautique de Marseille. Le parquet a ouvert une enquête préliminaire pour «provocation à la haine ou à la violence», a fait savoir le procureur de la république mardi 27 avril. Lors d’une réunion du 22 février, sous l’égide de la métropole Aix-Marseille-Provence, l’homme s’en était pris aux «Arabes», à qui il reprochait des incivilités au niveau du port de plaisance de la Pointe-Rouge.

«Ils profitent de la demi-heure de parking gratuite, en plus, que des melons, que des Arabes. Pas un blond, un Blanc, un qui est bien comme il faut, non, que des Arabes», avait-il prononcé face aux élus, évoquant également une «ratonnade».

Ses propos, qui avaient été enregistrés, avaient été transmis notamment à l’association SOS Racisme. La mairie de Marseille a annoncé son intention de faire un signalement et a suspendu toute relation avec le club nautique.

Plusieurs élus ont aux aussi condamné cette déclaration. La République en marche a de plus mis en cause le vice-président de la métropole, Didier Réault, pour ne pas avoir stoppé M.Tommasini dans son intervention aux relents racistes. Le principal intéressé a reconnu auprès de l’AFP la tenue de tels propos et que «[s]es mots ont dépassé [s]a pensée», mais a jugé la polémique «complètement ridicule». Il encourt désormais jusqu’à un an de prison et 45.000 euros d’amende.

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