Des policiers accusés de viol et injures racistes lors d'une garde à vue à Paris, deux enquêtes ouvertes

© AFP 2023 CHRISTOPHE ARCHAMBAULTUn policier
Un policier - Sputnik Afrique, 1920, 29.04.2021
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Placé en garde à vue en avril, un homme a porté plainte mercredi pour «violences» à caractère raciste par personne dépositaire de l'autorité publique et «viol» aggravé. Les policiers ont eux aussi déposé plainte pour outrage et rébellion.

Deux enquêtes, administrative et pénale, sont ouvertes pour «viol» et «violences» après des accusations d'un homme d'une vingtaine d'années placé en garde à vue en avril contre des policiers du commissariat du XIXe arrondissement à Paris, a appris l'AFP jeudi de sources concordantes.

Comme révélé par Streetpress et Le Media, «Tommi» a porté plainte mercredi pour «violences» à caractère raciste par personne dépositaire de l'autorité publique et «viol» aggravé.

Il avait déjà déposé plainte le 8 avril à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), ce qui a entraîné selon la préfecture de police l'ouverture d'une enquête administrative et selon le parquet de Paris l'ouverture d'une enquête pénale pour «violences par personne dépositaire de l'autorité publique» et «viol par personne ayant autorité».

Les deux enquêtes sont confiées à l'IGPN.

«T'es mort, je vais te niquer ta mère, sale arabe»

Dans la plainte, «Tommi» raconte avoir été interpellé le 5 avril après avoir fui un contrôle de police portant sur une suspicion de vol de voiture qu'il conteste.

A cette occasion, il assure que deux policiers l'ont «étranglé», frappé et insulté, l'un d'entre eux indiquant : «t'es mort, je vais te niquer ta mère, sale arabe».

Conduit au commissariat du XIXe arrondissement, qui fait déjà l'objet d'autres enquêtes sur des soupçons de violences policières, «Tommi» a été placé en garde à vue notamment pour «recel de vol» et «refus d'obtempérer».

Au moment de sa fouille, selon la plainte, l'un des deux policiers lui a demandé de se déshabiller intégralement et l'autre «a baissé (son) caleçon et a introduit son doigt dans le rectum de (Tommi)».

Le jeune homme indique avoir ensuite été maintenu en caleçon «pendant une vingtaine de minutes» dans un couloir du commissariat, «menotté à un banc», dans le froid, faisant «l'objet d'insultes et de moqueries» par les policiers.

Certains l'appelaient selon lui «Théo», en référence à Théodore Luhaka, jeune homme noir de 22 ans désormais handicapé à vie après avoir été blessé au niveau de la zone rectale lors de son interpellation en 2017 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

 «Tommi» a été examiné à l'unité médico-judiciaire de l'Hôtel Dieu le 7 avril. Dans son rapport, dont des extraits figurent dans la plainte, le médecin relève des blessures à différents endroits du corps et «une excoriation rougeâtre punctiforme millimétrique» lors de l'examen anal externe, «des constatations compatibles avec les déclarations du plaignant».

Selon une source policière, «les deux policiers ont déposé plainte pour outrage et rébellion.»

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