Moins susceptibles de développer des formes graves du Covid-19, des enfants se retrouvent quand même en réanimation

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Un enfant - Sputnik Afrique, 1920, 01.05.2021
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Fièvre, éruptions, douleur inflammatoire ressemblant à une appendicite… Une complication après le Covid-19 a touché au moins 500 enfants en France. Comme elle se déclenche quelques semaines après l’infection, il est difficile de la diagnostiquer. La nécessité de vacciner les plus jeunes à titre de prévention n’est cependant pas établie.

Même si les enfants sont moins susceptibles de développer des formes graves du Covid-19, certains connaissent des complications importantes pouvant nécessiter un traitement en réanimation. La mère d’une fillette de sept ans habitant dans les Pyrénées-Orientales a écrit à Emmanuel Macron afin d’alerter sur ce danger et de «raconter ce qu’elle vit «comme de nombreux parents».

Pour les scientifiques et les soignants, la nature de ce phénomène est encore inconnue.  

«Notre fille était en train de mourir sous nos yeux (...).  Après sept jours de corticothérapie, d'oxygénation, d'anticoagulants et d'une transfusion d'immunoglobulines, on a pu rentrer chez nous choqués et éprouvés. Ma fille a ensuite pris trois mois de traitement et un suivi cardiologique car elle avait développé de la tachycardie et de grosses extrasystoles», a-t-elle témoigné auprès de l’Indépendant.

La mère d’un garçon de neuf ans a livré un témoignage semblable auprès de RMC - BFM TV:

«Il a failli mourir, c'est pas rien. Quand on arrive aux urgences, il ne pouvait pas marcher, il avait sept de tension, il était déshydraté... Ça fait peur la réanimation, tu n'oses même pas sortir pour chercher à boire, tu t'oublies complètement».

La moitié en soins intensifs

Depuis le début de l’épidémie, environ 500 enfants ont été touchés par cette complication appelé PIMS (syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique) similaire au syndrome de Kawasaki qui touche plutôt les enfants de moins de cinq ans.

En l’occurrence, les plus âgés et mêmes de jeunes adultes sont concernés, indique auprès de RMC Fabrice Michel, chef du service de réanimation pédiatrique à l’hôpital de la Timone à Marseille. La moitié de ceux-ci ont été soignés en réanimation. Actuellement, 21 enfants s’y trouvent.

«Un phénomène extrêmement rares, voir exceptionnel», a-t-il déclaré. Ces complications comprennent une très forte fièvre, des éruptions, la conjonctivite, des douleurs à la gorge, une très forte douleur inflammatoire abdominale ressemblant à une appendicite.

Hospitalisé, un garçon de 11 ans a fait part de ses douleurs auprès de RMC – BFM TV, à faible voix: «J'ai mal à la tête, aux yeux, au ventre et au dos».

Comme le raconte Fabrice Michel, les symptômes se manifestent de trois à quatre semaines après l’infection, raison pour laquelle ils ne sont pas immédiatement associés au Covid-19. Le PIMS est ainsi difficile à repérer. Une fois diagnostiqué, il est cependant facile à soigner bien qu’il nécessite parfois des soins intensifs en raison de troubles possibles du rythme cardiaque.

Faut-il les vacciner?

Au sujet de l’utilité de vacciner les enfants pour prévenir cette complication, Fabrice Michel reste dubitatif:

«Il est très difficile de dire s’il faut vacciner les enfants aujourd’hui. Ce qui est sûr ce que ce n’est pas une priorité. C’est quelques cas qu’on diagnostique, qu’on traite très bien, qui vont justifier la vaccination. Si on propose la vaccination pour les enfants, il s’agira plutôt de faire en sorte que le virus ne circule plus, que les enfants comme les adultes soient exclus de la circulation du virus».

La veille, le laboratoire allemand BioNTech et l’américain Pfizer ont annoncé avoir déposé une demande d'autorisation de leur vaccin contre le Covid-19 pour les 12-15 ans auprès de l'Agence européenne des médicaments (EMA). Une demande similaire a été soumise auprès de la Food and Drug Administration (FDA) américaine.

Les appels à vacciner les plus jeunes se multiplient ces dernières semaines, notamment après que l’institut Pasteur a publié une simulation selon laquelle le retour à la vie normale dès l’automne ne serait possible que si 90% des adultes étaient vaccinés ou de 60 à 69% de toute la population française. À l’heure actuelle, aucun vaccin anti-Covid, disponible en Europe n’est autorisé pour les mineurs.

Au printemps dernier, des centaines de PIMS ont été détectés chez les enfants de plusieurs pays. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mis en garde contre ce syndrome dans une note scientifique publiée le 15 mai. En France, un enfant de neuf ans est décédé de cette complication.

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