«Un mouvement qui ne sait plus où il est et qui en est à faire toute une série de compromissions»: c’est ainsi que Thierry Mariani a qualifié la situation après que LREM a pris la décision d’apporter son soutien au président LR sortant de la région, Renaud Muselier, au premier tour des élections régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
«Aujourd’hui je constate que les Républicains ont malheureusement évolué dans le sens que vous voyez puisque Monsieur Le Maire, Monsieur Philippe, Monsieur Darmanin sont au gouvernement. Et c’est pour cela que j’ai quitté Les Républicains parce que je pense que petit à petit ce parti est en train de se fourvoyer, vous en avez encore un exemple ce week-end», a-t-il déploré dans une interview à BFMTV/RMC.
Le candidat du Rassemblement national aux élections régionales en PACA a également ironisé sur cette fusion en publiant sur son compte Twitter un montage dans lequel l’abréviation LREM se déchiffrait comme «Les Républicains en Marche!». «Maintenant c’est clair et incontestable», a-t-il ajouté.
Maintenant c’est clair et incontestable. #LesRépublicainsEnMarche pic.twitter.com/zhcxXuvHDH
— Thierry MARIANI (@ThierryMARIANI) May 2, 2021
Les Républicains surpris par la décision
Suite à cette annonce de Jean Castex, le patron de LR Christian Jacob a fustigé dans un communiqué le «cynisme» de Renaud Muselier et a indiqué qu’il ne pourrait pas bénéficier de l'investiture de son parti, tout en ajoutant que le premier tour devait «être celui de la clarté et de la fidélité à ses convictions».
Après l’annonce des petites manœuvres électorales en PACA par @JeanCASTEX, @RenaudMuselier, conformément aux règles @lesRepublicains qui imposent qu’il n’y ait aucun accord de 1e tour avec @enmarchefr, ne pourra pas bénéficier de l’investiture LR.
— Christian JACOB (@ChJacob77) May 2, 2021
🗞️ Mon communiqué ⤵️ pic.twitter.com/CAbvWSQtJN
Une remarque qui a fait aussi réagir Thierry Mariani, pour qui cette manœuvre est «une clarification» du fait que les deux partis marchent ensemble «dans la quasi-totalité des cas».
«Monsieur Jacob interdit un accord au premier tour, mais au second il ne dit rien», a-t-il détaillé.
LREM s’exprime
De son côté, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a indiqué à Europe 1 que l’accord ne contredisait pas les principes de LREM.
«C'est dans notre ADN. On s'est engagé en 2017 derrière l'idée du dépassement politique et le fait que les hommes et femmes ne sont pas prisonniers derrière des étiquettes politiques. Et on assiste aujourd'hui à une nouvelle étape de ce dépassement au niveau local, mais aussi à une clarification au niveau national pour Les Républicains», a-t-il jugé.
Les accords locaux entre LREM et LR ne sont pas rares. Avant le second tour des municipales de 2020, les candidats de LREM ont fusionné avec LR à Bordeaux, Strasbourg et Clermont-Ferrand. Selon le décompte de Libération, au total le parti a conclu 76 alliances avec la droite.