Macron appelle les USA à lever les interdictions à l'export sur les vaccins

© AFP 2023 MIGUEL RIOPAEmmanuel Macron
Emmanuel Macron - Sputnik Afrique, 1920, 08.05.2021
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Les États-Unis devraient lever la restriction à l'export sur les vaccins contre le Covid-19 et leurs ingrédients, ainsi qu’exporter davantage de doses, a estimé Emmanuel Macron dans son discours à l'issue du sommet de Porto ce 8 mai, rappelant que l’Union européenne pour sa part avait, elle, exporté la moitié de sa production.

Le Président français a adressé ce 8 mai un appel aux États-Unis afin qu’ils lèvent les interdictions à l'export sur les ingrédients et les vaccins contre le Covid-19. Pour Emmanuel Macron, cette mesure est prioritaire par rapport à la levée des brevets défendue par son homologue américain, Joe Biden. Le Président français s'exprimait à l'issue d'un sommet européen à Porto.

Il a souligné que «la clé pour produire plus vite des vaccins pour les pays pauvres et les pays intermédiaires, c'est de produire plus: lever les interdictions à l'export».

Par la suite, il a détaillé que, contrairement aux États-Unis ou à la Grande-Bretagne, l'Union européenne avait exporté la moitié des doses de vaccins produites sur son territoire.

«Sur les 400 millions de vaccins produits par l’Europe depuis le début de la crise, nous en avons exporté 200 millions. […] Nous n'avons pas procédé comme les Américains, qui ont gardé pour eux-mêmes tout ce qu'ils ont produit au début», a rappelé le chef de l'État.

D’après lui, à l’Union européenne peut être reproché «ou la lenteur, ou l’égoïsme, mais pas les deux à la fois».

«Nous avons été plus lents, parce nous avons été plus ouverts, mais nous avons été plus généreux que tous les autres réunis. […] Si je compare l'Union européenne, les Britanniques, les Américains, nous sommes de loin ceux qui avons le plus exporté de doses produites sur notre continent», souligne le Président français.

La lutte contre les fraudes

En évoquant le fait que les contrôles mis en place par l'Europe, Emmanuel Macron a rappelé qu’il s’agissait d’une mesure contre les fraudes, sans interdiction d’export des vaccins.

«Libérez les doses. Nous, on a mis des contrôles à l’export pour éviter les fraudes mais on n’a pas interdit les exports, contrairement ce que certains ont dit. On a exporté la moitié de ce qu’on a produit, aujourd’hui les États-Unis d’Amérique ont exporté 5 % de ce qu’ils ont produit pour livrer quelques doses au Canada et au Mexique. Il faut qu’ils exportent d’avantage», estime le chef d’État.

Le transfert de technologie

En poursuivant sur le sujet, Emmanuel Macron a insisté pour augmenter la production partout et non seulement dans quelques pays.

«Ce qui suppose d’avoir des capacités de production renforcées en particulier en ARN messagers. Et la clé de cela, c’est le transfert de technologie. C’est ce que nous sommes est en train de construire en Europe, avec l’Allemagne, avec les Pays-Bas, la Belgique, la Commission européenne, la Banque européenne d’investissements, pour aider des plateformes de production, en particulier en Afrique», indique le Président français.

Dans ce cadre, le chef de l’État a précisé qu’il prévoyait un voyage d’affaire en Afrique du Sud pour notamment «initier une plateforme de production pour les vaccins Covid-19, que nous avons cofinancée et surtout que nous accompagnons technologiquement».

Qui plus est, la France planifie de procéder de la même manière à Dakar, en partenariat avec les réseaux de l'Institut Pasteur, a ajouté Macron.

Le don de doses

«Aujourd’hui, l’Union européenne est le premier financeur de Covax», a rappelé le Président.

Il a détaillé que via ce programme, 50 millions doses avaient déjà été transférées, soulignant qu’il fallait toutefois continuer à accélérer.

En guise de conclusion, Emmanuel Macron a affirmé que la levée des brevets était une réponse, «mais [qu']elle le sera[it] quand on aura produit suffisamment et que ce ne sera plus qu'une question de coût».

La convergence sociale évoquée par le Président

En outre, pendant son discours à Porto, Macron a plaidé en faveur d'une convergence sociale en Europe, malgré les réticences de certains pays à renoncer soit à leur modèle protectionniste, soit à leurs cadres plus souples censés attirer les entreprises.

«Sur le social, on doit lutter contre au fond les éléments de dumping, […] ce qui tire l'Europe sociale vers le bas, qui fait que les uns profitent de certains avantages parce qu'ils donnent moins de droits à leurs travailleurs. À terme, ce n'est bon pour personne», a déclaré le Président français.
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